A l’occasion de ce déjeuner, Action Innocence a organisé une mini conférence de presse pour présenter, NetCity.org, portail de jeux pour les 9-12 ans dont l’objectif est de leur apprendre à se protéger des dangers d’Internet. Si vous voulez en savoir un peu plus sur le sujet, je vous invite à lire ici en suivant ce lien l’article que j’ai publié ce week-end dans Le Monde : « Initier les enfnats aux dangers du Net ».
Mais ce qui est encore plus intéressant, et que l’on sait un peu moins, c’est qu’Action Innocence ne se contente évidemment pas de développer des jeux en réseau. L’ONG a également contribué à la mise au point d’applications très pointues pour aider les services de police dans leur lutte contre la cybercriminalité et en particulier contre la pédopornographie, dans le cadre d’un programme qui répond au nom d ’ « Anti Pedo Files ». Un de ces logiciels s’appelle « LOG P2P » et son élaboration a réclamé une très puissante station de travail financé par Action Innocence en Suisse. Il permet de traquer très discrètement et d’identifier les diffuseurs de contenus à caractère pédopornographique. En France, ces applications sont mises gracieusement à la disposition de la police et de la gendarmerie nationales. Le Commissaire divisonnaire Christian Aghroum, chef de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) et le Colonel Francis Hubert, chef du Service technique de recherches judiciaires et de documentation (STRJD), ont profité de ce déjeuner pour faire un bilan de la collaboration de leurs services avec l’ONG.
En 3 ans, grâce à ce logiciel, quelque 1400 procédures ont ainsi pu être lancées. Tous les matins ce sont 200 à 300 échanges de fichiers illicites dont les adresse IP ont été identifiées par les ordinateurs du STRJD. « Une quantité ingérable, selon le Colonel Francis Hubert. Alors, on se concentre sur les gros fichiers ». Depuis mai 2009, les gendarmes peuvent de surcroît se faire passer pour quelqu’un d’autre sur le réseau. La loi avait été votée en 2007 mais ce n’est que deux ans plus tard que le décret d’application a été publié. Chats, jeux en réseaux, forums sont très fréquentés par les pédophiles. Désormais, derrière des pseudonymes ou des avatars d’enfants, il peut y avoir un gendarme. Ce nouveau mode opératoire a donné lieu en un peu moins d’un an à une dizaine d’interpellations. « Il est impressionnant de voir avec quelle facilité on entre en contact avec des prédateurs », explique encore le gendarme.
En France, sur l’ensemble du territoire, ce sont aujourd’hui environ 500 enquêteurs, gendarmes dits « Ntech » et policiers, qui luttent contre le cybercrime. « Le rapprochement en cours entre forces de police et gendarmerie nationale nous rendra encore plus efficace », estime le commissaire divisionnaire Christian Aghroum. Sans compter qu’avec par exemple les services de « cyberdouane » de nouveaux acteurs ont fait leur apparition contre le crime électronique. « Mais le nombre de « cybercriminels » est lui aussi en augmentation », constate C. Aghroum.
Reste que les mentalités évoluent, et les internautes se montrent eux aussi plus vigilants. Le site mis à leur disposition par le ministère de l’intérieur pour signaler des comportement illicites sur le net, www.internet-signalement.gouv.fr, avait enregistré 12419 « appels » en 2008. Ce chiffre est passé à 52353 signalements en 2009. 6110 ont donné lieu à des transmissions aux services d’enquêtes. Dans un toers des cas, il s’agissait de pédopornographie.
Olivier Zilbertin
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]]>Le numérique n’est pas fait, n’est plus fait, pour n’écouter que de la musique dégradée, sans complément ni service, sans pouvoir parfois l’écouter sur l’appareil que l’on souhaite, sans pouvoir l’emmener avec soi où l’on veut…. Le numérique, une fois les obstacles technologiques dépassés, doit offrir plus et mieux. C’est une évidence.
Mais il y a autre chose : je pense que l’exemple du MP3 et de la vente de la musique en ligne peut s’appliquer à bien d’autres domaines. Et en particuliers à la presse en ligne ; c’est un sujet qui m’intéresse tout particulièrement.J’ai eu souvent l’occasion de dire que de nombreux sites d’information mettaient la charrue avant les bœufs dans leur fameuse recherche de l’équation économique. Qu’ils cherchaient en somme comment vendre, avant même de savoir quoi vendre.
Pour revenir au parallèle avec la musique, on pourrait dire que le texte brut, c’est un peu le MP3 de la presse en ligne, à cette différence près que les fichiers textes n’ont pas besoin d’être compressés. Pour le reste, les sites d’informations se contentent souvent de mettre en ligne du texte brut, sans rien d’autre autour, sans la moindre fonction qui puisse justifier de le lire sur une machine surpuissante et bourrée de mémoire.
L’avantage du web n’est pas exclusivement de pouvoir délivrer l’information plus vite. Il serait grand temps que la presse qui passe en ligne s’en aperçoive.
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