OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La nébuleuse suisse des copinages public-privé http://owni.fr/2012/11/29/la-nebuleuse-suisse-des-copinages-public-prive/ http://owni.fr/2012/11/29/la-nebuleuse-suisse-des-copinages-public-prive/#comments Thu, 29 Nov 2012 11:20:36 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=126801 Le Matin a traqué les liens entre public et privé dans l'attribution des marchés publics pour les résumer en une magnifique carte où se mêlent argent, influence et conflits d'intérêts, en s'appuyant sur le registre des appels d'offre de la confédération helvétique. ]]>

À plat sur un poster, les réseaux entre administration et entreprises bénéficiant de la commande publique suisse forment une galaxie. Littéralement. Fruit de l’enquête des journalistes du quotidien Le Matin et des talents de visualisation de l’agence Pegasus Data, cette superbe datavisualisation a été publiée dimanche 25 novembre dans les éditions francophone et germanophone du quotidien. Elle est, de plus, accompagnée sur Internet d’un très intéressant déroulé de la démarche ayant permis la réalisation de ce graph.

La cartographie intégrale des 1750 mandats délivrés par la confédération suisse pour des marchés publics. En bleu, les administrations, en grisé, les entreprises, et sur les lignes qui les relient, des points noirs, fonctionnaires en lien avec le privé ou inversement (cliquez pour la version haute définition).

À la source de ce schéma d’influences, les 1 745 mandats fédéraux attribuées à des entreprises par la confédération helvétique réunis sur la plate-forme Simap (qui ne contient malheureusement pas les nombreuses attributions “de gré à gré”) que les journalistes du Matin ont regroupé sur les années 2009 à 2012 afin d’en extraire une liste des cadres des entreprises visées et des responsables des administrations successives. À partir de là (aidé par les données du societe.com suisse, InfoCube.ch), les journalistes ont pu cartographier les liens unissant tel ou tel membre de l’administration, où, selon Le Matin, des conseillers fédéraux très pointus revendent régulièrement leur service une fois passés dans le privé via des boîtes de conseils créées à cet effet.

Injectés dans le logiciel opensource de cartographie Gephi, les données du registre des marchés publics raffinées révèlent les connexions croisées entre public et privé autour de contrats publics chiffrés en millions de francs suisses.

Injectées dans le logiciel de cartographie Gephi, les contacts se sont mués en arc et les masses de francs suisses des contrats publics en volume des bulles que formaient administrations et entreprises. Entre un commanditaire public et un délégataire se glisse parfois un point noir : il s’agit des personnes ayant eu un lien avec l’administration et l’entreprise, autrement dit, d’un copinage. Marius Redli (le point numéro 2 sur le schéma) a ainsi récupéré par le biais d’une entreprise de consulting montée de toute pièce 150 000 francs suisses (124 500 €) de contrat avec la base informatique de l’armée le lendemain de son départ en retraite de l’Office fédérale de l’informatique et des télécommunications. Un mandat bientôt doublé en montant, peut-être du fait du poste de colonel actif du même Redli au sein de l’administration militaire. Et il ne s’agit là que de contrats passés par des commandes publiques : l’Administration fédérale des contributions s’est ainsi vue décapitée suite à la découverte de 55 contrats passés de gré-à-gré dans le cadre de commandes en service informatique pour un total de 150 millions de francs suisses (124,5 millions d’euros).

Une règle existe pourtant depuis 2009 pour interdire contractuellement à un spécialiste de l’administration de se recaser dans une entreprise liée à son employeur public pendant deux ans. Mais, constatent nos confrères du Matin, elle n’a jamais été appliquée et épargne nombre des étoiles filantes de cette nébuleuse de copinage.

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L’application Facenuke atomisée de l’intérieur http://owni.fr/2012/10/26/lapplication-facenuke-atomisee-de-linterieur/ http://owni.fr/2012/10/26/lapplication-facenuke-atomisee-de-linterieur/#comments Fri, 26 Oct 2012 14:20:25 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=124179

Au moment de sa sortie, l’application Facenuke – par laquelle Greenpeace retraçait les liens entre les acteurs de la filière du nucléaire – avait connu une couverture médiatique plus que faible. Mais juste assez pour agacer quelques-unes des personnes mentionnées.

Inspirée de la carte des cumulards du Cac 40 publiée par Alternatives économiques, Facenuke visait à exposer, le 13 avril (soit une semaine du premier tour de l’élection présidentielle) les liens entre les acteurs de la filière nucléaire à la manière d’un réseau social. Le site précise tirer ses informations de sources publiques, “les pages Wikipedia, les profils Linkedin ou encore les pages corporate des sites institutionnels des entreprises”. En dehors du blog de la journaliste environnement du Monde, Audrey Garric, rares sont les médias qui ont relayé l’initiative dans la dernière ligne droite de la campagne .

Lancé le 13 avril, Facenuke a été officiellement mis hors ligne le 18 octobre suite au retrait de plusieurs acteurs clefs de sa cartographie du secteur nucléaire français.

Le premier coup de buzz sonne le 17 avril à la publication d’une réponse par l’association Sauvons le climat, citée au travers de 22 membres dans Facenuke, qui accuse Greenpeace de jouer aux “big brother”. Critiquant la nature des informations mentionnées sur la carte, l’auteur de la note accuse la démarche de l’ONG :

Bien que la qualité comme la pertinence de cette liste soient risibles, il faut se demander quelles  sont les motivations de Greenpeace en la publiant. Sûrement pas de donner un panorama objectif des dirigeants du nucléaire (Sauvons le Climat n’en est pas !), ni des acteurs du débat sur le nucléaire : ni la CRIIRAD, ni Global Chance, ni Sortir du Nucléaire n’y figurent…. Elle vise bien la mouvance “pro-nucléaire”. La démarche rappelle celle des intégristes d’Al Qaida qui lancent des fatwas contre les “mauvais” musulmans, les juifs et les infidèles.

La note se termine par l’annonce des demandes d’application de la loi informatique et liberté. En l’occurrence au titre de l’exercice du droit d’opposition contre le recueil de données personnelles et leur traitement par un système informatique automatisé.

“De sombres heures de notre Histoire”

Les plaintes ne sont pas nombreuses mais parviennent néanmoins assez vite en direct par une série de courriers dont Owni a pu prendre connaissance.

Le plus réactif est Hervé Nifenecker, Président de l’association Sauvons le climat, qui en appelle par courrier le 19 avril à l’article 38 de la loi “informatique et liberté”, demandant de retirer du site les informations le concernant (nom et CV) et de le déréférencer. Il précise par ailleurs s’être adressé à la Cnil pour obtenir exécution de sa demande et “l’arrêt [du] fichage”. A sa suite, Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, contacte également l’ONG par écrit. Il dénonce des erreurs et des confusions entre personnes et institutions dans les liens établis par Facenuke :

Le manque de rigueur et de professionnalisme avec laquelle cette cartographie a été établie est aussi choquant que son objectif de stigmatisation qui rappelle de sombres heures de notre Histoire.

Personnage centrale dans l'application Facenuke, Bernard Bigot (administrateur général du CEA) ne pouvait être retiré de l'application sans déséquilibrer toute la cartographie. Greenpeace a donc décidé de la fermer purement et simplement.

Viennent deux courriers similaires adressés par des cadres d’Areva en date du 22 juin. Les autres correspondances sont frappées du sceau de la Cnil, à commencer par une lettre du 29 mai, faisant suite à la demande de Bernard Bigot d’être retiré de la cartographie. Le courrier signale à l’ONG que “ce traitement [informatique des données] n’a pas fait l’objet de formalités déclaratives auprès de notre Commission préalablement à sa mise en œuvre.”

Contacté par Owni, la Cnil confirme faire valoir toute demande fondée invoquant le droit d’opposition. En réponse à un courrier de l’avocat de l’ONG, la commission avait fait valoir que l’application de la liberté de la presse (s’appuyant sur un arrêt de la Cour de Justice européenne) n’écartait en rien l’application du droit d’opposition prévu par la loi informatique et liberté. La démarche des “plaignants” du nucléaire était donc valide.

Face à l’injonction officielle, Greenpeace obtempère dans le courant de l’été :

Nous n’avons pas déclaré individuellement Facenuke mais le site de Greenpeace est enregistré par la Cnil et Facenuke est hébergé dessus. Nous avons commencé à retirer les personnes qui faisaient une demande motivée. Certains nous ont adressés des mails de demande qui n’ont pas fait suite quand nous avons demandé la motivation. Nous avons même reçu une lettre d’une personne se sentant lésée de ne pas apparaître et qui voulait être intégrée à Facenuke !

Basé sur un outil de visualisation, l’application de Greenpeace bute cependant quand il s’agit de retirer le directeur du CEA du listing. Sans Bernard Bigot, Facenuke, qui est censé reproduire les liens qui unissent les acteurs de la filière, n’est plus que l’ombre du réseau qu’il souhaite retracer. Le 18 octobre, le site est fermé. Mais des questions demeurent.

Nous ne comprenons pas pourquoi la procédure n’est pas passée sur le terrain de la diffamation : avec 800 à 1 000 visiteurs uniques par jour, l’application n’avait pas un succès fou mais elle circulait bien dans notre sphère habituelle. La seule hypothèse qui nous permet de l’expliquer, c’est que les plaignants ne souhaitaient pas nous faire de pub en passant à l’échelon judiciaire.

Au delà de l’application de la loi, la mise en veille de Facenuke permet à Greenpeace de se ménager l’option de créer une version 2.0 de son “réseau social du nucléaire”, tenant compte du nouvel équilibre des forces politiques et adaptée aux débats à venir sur la loi sur la transition énergétique. Une initiative à laquelle réfléchissent déjà le pôle web et l’équipe de campagne politique même s’ils considèrent “le risque que l’application ait une durée de vie limitée”.


Illustration par alvarotapia [CC-byncnd]

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Bye bye banquise http://owni.fr/2012/09/28/bye-bye-banquise/ http://owni.fr/2012/09/28/bye-bye-banquise/#comments Fri, 28 Sep 2012 15:33:37 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=121237 Owni fait le tour de la question avec plein de data dedans.]]>

D’ici 3 ans, l’Arctique pourrait devenir un océan comme les autres.

Les derniers relevés du National Snow and Ice Data Center (NSIDC hebergé par l’université du Colorado) et la Nasa faisaient état d’une chute à 3,41 millions de kilomètres carrés de banquise au Pôle Nord (16 septembre dernier), soit 18% sous le précédent record en septembre 2007 (4,4 millions de km2). Mais surtout, moins de la moitié de mer gelée qu’à la fin des années 1970, aux premières mesures. Selon le glaciologue Peter Wadhams du département de physique de l’Océan polaire de l’université de Cambridge, l’accélération du phénomène pourrait mener à la disparition pure et simple de cet océan gelé non pas à l’horizon 2070, comme le prévoyait le Giec en 2007, mais en… 2015-2016.

L’ampleur du phénomène est difficile à se figurer en se postant sur un pôle (exercice peu courant sous nos latitudes). La quantité de mesures réalisées (et mises à disposition en ligne) par le NSIDC permet néanmoins de constater l’évolution générale du phénomène. Comme toute étendue de glace (terrestre ou marine), la banquise arctique gèle et fond au rythme des saisons, suivant un yoyo d’une amplitude de plusieurs millions de kilomètres carrés de patinoire. Un graphique de ce cycle prenant en compte toutes les données mises à disposition par le centre depuis les premières mesures en 1978 ne met guère en évidence phénomène qui alarme les scientifiques (voir le graphique ci-dessus).

En revanche, en relevant les minimas de chaque année (généralement au mois de septembre), le rétrécissement de la banquise arctique apparaît comme brutal et récent (voir le graphique ci-dessus). Entre 1978 et 2000, la surface ne dépasse pas les 7,6 millions de kilomètres carrés et ne descend jamais sous 5,6. A partir de 2001, elle n’excèdera plus les 6 millions de kilomètres carrés et approchera même 4 millions de kilomètres carrés en 2007.

Un datagif qui glace le sang

Rapportés à un carte, le constat n’est pas si évident : coincée entre le Nord de la Russie et le champs clairsemé des îles canadiennes, la régression est visible mais pas spectaculaire. A la manière de Skytruth, nous avons transposé la surface de ces étendues glacées aux contrées tempérées de notre luxuriante Europe. Les relevés géographiques mensuels des contours de la banquise de NSIDC, une fois projetés sur Google Earth, font apparaître l’effondrement (voir notre carte en .gif ci-dessous). Dans les années 1980, c’est toute l’Australie que l’on aurait pu cacher sous les glaces arctiques tandis que depuis 2007, seuls les Etats membres de l’Union européenne y trouveraient leur place…

Faute de relevés géographiques, nous avons du nous contenter pour le record de 2012 d’une projection. Le plus bas de 2012 étant de 18% inférieur à celui de 2007, les contours représentés sur la carte représentent, à proportion, la diminution de la surface minimum de la banquise. Au 16 septembre 2012, la partie gelée de l’Arctique représentait seulement 3,41 millions de kilomètres carrés, soit l’équivalent des surfaces ajoutées de 16 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Irlande, Italie, Norvège, Pologne, Portugal, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse, en se basant sur les données géographiques de la Banque mondiale).

Plongée dans la mer, la banquise se comporte comme un glaçon dans un verre : l’eau issue de sa fonte n’entraîne pas, ni n’entraînera directement la montée des eaux. Elle représente cependant un “stock” de froid qui influence la température des courants marins et aériens, dont l’évolution pourrait influer sur notre climat si ce stock venait à disparaître. Si la banquise arctique n’est pas la fièvre elle-même, elle constitue un thermomètre efficace du bouleversement climatique qui s’opère. Mais un thermomètre qui disparaît à vue d’oeil et ne sera bientôt plus qu’une goutte d’eau dans l’océan.


Nos données

Toutes les données utilisées sont tirées du Sea Ice Index du NSIDC (à l’exception des données de surface des pays, récupérées sur le site de Banque mondiale) :
-l’intégralité des mesures de l’étendue de la banquise arctique depuis le 26 octobre 1978 (Google fusion table) ;
-les minima et maxima de surface de 1979 à 2010 (Google Drive). Les mesures n’étant pas complètes pour l’année 1978, nous avons préféré l’exclure de ce tableau.


Photos par StormPetrel et Jeff Huffman sous licences Creative Commons, remixées par Ophelia Nor pour Owni /-)
Carte et gif : Sylvain Lapoix et Nicolas Patte. La carte a été réalisée grâce à Qgis et Google Earth.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/08/21/les-data-en-forme-episode44/ http://owni.fr/2012/08/21/les-data-en-forme-episode44/#comments Tue, 21 Aug 2012 14:55:33 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=118388 On commence fort avec le Wall Street Journal, qui dépote désormais de l’application interactive à un rythme soutenu (on l’évoquait la semaine passée) comme le font les éminents Guardian et New York Times.

L’application “Murder in America” [en] permet ainsi “d’explorer une base de données interactive des meurtres commis aux États-Unis entre 2000 et 2010″ tout en permettant de raffiner sa requête aisément selon les critères apparaissant dans les comptes rendus rassemblés par le FBI (“race” — au sens où ce mot est utilisé outre-Atlantique —, sexe du meurtrier ou de la victime, circonstances du meurtre, localisation géographique, type d’arme, etc.). Un boulot complexe extrêmement sobre et simple dans son rendu et dans son utilisation, ce qui est toujours une mesure utile pour juger de la qualité d’un tel projet.

Carto par-ci, carto par-là

Un poil moins ambitieux mais bien rafraîchissant, l’application sans nom (intégrée ci-dessous pour sa version “Monoprix”, vous pouvez aussi jouer avec sa version intégrale), réalisée par nos camarades de Data Publica, permet de mettre en valeur leur savoir-faire et leur technologie en matière de rendu de données. Elle offre également une opportunité à la galaxie Open Data de lancer un message positif vers les entreprises privées imaginant que “Open Data” ne puisse signifier que “données publiques”, et donc à les inciter, elles aussi, à ouvrir autant que possible leurs données.

L’application, fabriquée à partir d’un jeu de données inédit, localise les magasins de type Franprix ou Picard sur Paris et affiche leur quantité pour 10 000 habitants.

On reste dans les cartes estivales, celles-ci basées sur le crowdsourcing, avec le projet Bostonography [en]. Le principe est simple : délimiter les quartiers de Boston (Massachusetts) en demandant aux habitants de contribuer en dessinant eux-mêmes les frontières de leur quartier telles qu’ils les perçoivent. L’idée pourrait paraître saugrenue, mais les résultats obtenus prouvent le contraire : tout le monde n’a pas la même perception de l’espace et des territoires. Le tout est de prendre l’avis de chacun et de mettre en lumière les points de concorde (agreement) pour cerner au mieux le “vrai” cœur d’un quartier.


Musique à la carte

L’été, saison des festivals, saison de la détente, quel meilleur moment pour se partager une petite infographie sans prétention réalisée par Pello, un “artiste londonien combinant un amour de la musique avec un désir de créativité” (hé oui, quand même). Méthodo rapide : placer sur la carte les chanteurs, groupes, selon leur lieu de naissance ou de formation. On l’aurait bien augmenté avec un peu d’interaction et de zizik qui démarre au glissé de la souris, mais on sent que ça va pas être possible au niveau des droits. Donc on se contentera de l’imaginer avec vous.

À l’est, du nouveau

Repérée également cet été sur The Economist, cette petite vidéo [en] de fact checking historico-politico-socio-géographique, pour expliquer le non-sens du concept “d’Europe de l’Est” et pourquoi “rassembler les pays de l’ancien bloc communiste comme une seule entité est suranné et dommageable”. Les explications sont claires : il n’est pas justifié de les regrouper pour des raisons géographiques, ni pour des raisons économiques, ni pour des raisons politiques. Ici, on milite plutôt pour une “Europe Danubienne” — qui, au moins, fait sens historiquement et culturellement — voire une “Europe Romaine”.

La Ligue 1 en data

On vous reparle cette semaine d’Anthony Veyssiere parce que, décidément, on aime bien tout ce qu’il fait. Après avoir bossé sur les élections et Twitter ou encore sur des données de l’OCDE, le jeune développeur-designer publie cette fois un remarquable travail de visualisation sur le foot français, en se basant sur les données statistiques d’un spécialiste teuton du secteur, Transfermarkt.

Grâce à cette visualisation qui projette sur un graphique à branches les différents joueurs des effectifs de L1 selon leur rôle dans l’équipe, il est ainsi facile de voir d’un coup d’œil les disparités financières entre les clubs de foot français ainsi que les “points forts” et “points faibles” des écuries par secteur. Évidemment, la conclusion à tout ceci c’est que les clubs les plus riches ne sont pas les meilleurs. Le boulot est malgré tout très réussi et réjouira les amateurs de simulateurs de gestion de club de foot grâce au look’n'feel très ludique de l’application.

La vérité est ailleurs

Une petite dernière pour conjurer la canicule en se disant qu’il fait sûrement plus chaud ailleurs. Infographie attrapée au vol sur xkcd [en] et qui représente les 786 exoplanètes connues à date, mises à l’échelle avec notre système solaire. La bonne nouvelle, c’est qu’on en découvre de plus en plus, et qu’elles sont de plus en plus petites grâce aux progrès de la technique. Et qu’on se sait absolument rien sur ces corps célestes fort lointains. Et que ça pourrait changer, un jour ou l’autre.

Bonne data-semaine à tous !


Tous les épisodes précédents des Data en forme.
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Les data en forme http://owni.fr/2012/06/19/les-data-en-forme-episode35/ http://owni.fr/2012/06/19/les-data-en-forme-episode35/#comments Tue, 19 Jun 2012 14:05:25 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=113923 Owni.]]>

Une data viz en Une du Monde lemonde.fr/journalelectro…
— Eric Scherer (@EricScherer) Juin 11, 2012

Puisqu’on vous dit que vous êtes au bon endroit ! La “data” est partout, elle est même en “une” du Monde papier (bon, elle est un peu biaisée, mais l’idée est là) et ça ne va pas s’arranger. Rien que pour cette semaine, on vous parle vite fait de trois actualités Owni avant de passer à la veille proprement-dite.

Owni Actu

Primo, votre chronique hebdomadaire des Data en forme (35e épisode sous vos yeux) est désormais en “vedette” du Parisien (papier + web) le week-end. Alors oui, c’est un condensé, un extrait, un florilège, et ça vient quelques jours après la parution originelle de la veille des journalistes de données d’Owni. Mais on ne boude pas notre plaisir qu’un sujet a priori calibré pour les geeks et autres énergumènes à la marge figurent dans un canard aussi populaire, aussi grand public, aussi “mainstream” (brrrr) que Le Parisien. On va faire les Gramsci de bazar, là, mais la culture à portée de tous, etc.

Secundo, Owni soutient à 200% depuis hier et pour toute cette semaine une remarquable opération de journalisme participatif, ou média citoyen selon les goûts, bref de crowdsourcing : l’Opération Sodas des amis d’Open Food Facts (OFF).

Le principe de cet #opensoda d’OFF est très simple : libérer les informations nutritionnelles contenues dans ce que nous consommons chaque jour. Aujourd’hui, la transparence de ces informations est loin d’être acquise, notamment à cause des gentils lobbys qui s’occupent de pouponner notre santé. Avec Owni et TerraEco, OFF va changer la donne, en rendant parfaitement transparentes ces informations écrites en tout petit sur les emballages de notre quotidien, et cette opération à destination du bien-être général sera principalement propulsée par ses heureux bénéficiaires : les citoyens eux-mêmes.

Commençons donc avec les boissons gazeuses sucrées qui jalonnent notre petit parcours de consommateur : caramel et aspartame cancérigènes ? Sucres responsable de l’obésité ? Bulles qui piquent le ventre à en dévorer un steak ? À nous de jouer !

Tertio, Marie Coussin sera sur la scène ce mardi soir d’un Data Tuesday spécial #dataviz – dans le cadre de la manifestation Expoviz que nous vous avons déjà relatée. Marie y présentera le Véritomètre, plate-forme Open Data de vérification de la parole politique (“fact checking“) qu’Owni a réalisée avec i>TELE durant la présidentielle et qui a largement occupé les jours et les nuits de Paule d’Atha.

Infographie partout

Restons sur cette merveilleuse (et ancestrale) technique de visualisation de l’information. Dans notre sélection de la semaine – puisqu’il faut faire un choix – nous vous suggérons de vous pencher sur quatre projets très réussis.

Le premier est l’oeuvre de Power2Switch, une start-up de Chicago qui propose un outil de comparaison des différentes compagnies d’électricité et offre la possibilité au consommateur final de comprendre enfin ce qu’il paie grâce à un modèle de facture parfaitement original et inédit.

Le but : pas uniquement de faire joli, mais de parvenir à responsabiliser (et à faire économiser) le client en lui donnant une bien meilleure visibilité sur l’énergie qu’il consomme.

Le deuxième projet est l’oeuvre de Hyperakt pour la Fondation Thomson Reuters à l’occasion du G20. Après avoir pondu une série d’infographie l’an dernier afin de visualiser les cinq pays les plus dangereux de la planète, ce studio de design new-yorkais indépendant a remis le couvert avec les mêmes commanditaires pour mettre en lumière le “top 20 des meilleurs et des pires pays du G20 pour les femmes”.

Comme on peut s’y attendre, la France ne présente pas un visage époustoufflant – notamment sur les questions de représentation de la femme dans les instances et corps dirigeants du pays – mais en décrochant une 5e place derrière le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Australie, elle est en plus agréable posture… que l’hôte du G20 cette année, le Mexique, 15e du classement avec ses 300 femmes assassinées à Juarez l’an passé en toute impunité ou ses 25% de femmes abusées sexuellement par leur partenaire.

Le troisième travail choisi est une infographie (en anglais, encore une fois) déjà passée dans notre viseur mais qui circule de nouveau, démontrant qu’en matière de médias nous n’avons que “l’illusion du choix”. Où l’on y visualise, par exemple, que 90% des médias US étaient détenus en 1983 par 50 entreprises différentes, alors qu’aujourd’hui le contrôle est détenu par six mastodontes – dont le chiffre d’affaires annuel dépasse allègrement le PIB de la Finlande. Six géants qui gèrent aussi 70% de ce qui passe à la télé.

Où l’on y voit que la fusion de Comcast et NBC leur assure le contrôle de 20% des heures disponibles et le monopole de 11 marchés entiers dont New York et Chicago ; que 178 millions de personnes s’informent chaque mois avec des journaux appartenant à Time Warner ; que News Corp détient les plus gros journaux sur trois continents et ont “évité” de payer 875 millions de dollars en 2010 – ou encore que Clear Channel possède 1 200 stations de radio tandis que la loi lui interdit d’en posséder plus de 40, et que dans le Dakota du Nord elle possède même localement l’intégralité du réseau. Bref, une infographie qui est jolie et qui informe, et qui fait donc son boulot.

Dernière idée partagée cette semaine en matière de visualisation statique, celle du CV infographique. Le concept est au coeur d’une cogitation et d’une ferveur (ou inversement) depuis pas mal de temps, notamment avec une plate-forme comme Visualize.me. Ce précurseur se connecte à votre compte Linkedin pour vous pondre une représentation “épurée” (voire zen, hein) de votre parcours professionnel sous la forme d’une frise chronologique qui aurait avalé un mobile de Calder.

Dans le genre plus abouti – et surtout plus participatif – il existe donc, désormais CVgram. Alors attention : les goûts, les couleurs. Autant pondre un curriculum vitae ultrastylé pour en balancer plein les mirettes de son futur employeur, qui appréciera votre côté 2.0 (voire 3.0), pourrait être une merveilleuse idée, autant CVgram est également l’outil parfait pour réaliser un CV vraiment très très moche.

Tout est une question de finesse et de calibrage. Car – on le remet ici – une infographie qui fait son boulot est une infographie qui est jolie et qui informe. A bon entendeur, n’hésitez pas à vous inspirer chez les collectionneurs de CV infographiques, ce sont eux les spécialistes du bon goût (#oupas).

Streets of Philadelphia

Paule d’Atha est parfois sollicitée par des étudiants au cours de la rédaction de leur mémoire portant sur le journalisme de données. S’il est une question qui revient, souvent, c’est celle de la “nouveauté” du métier de data-journalist et précisément de la représentation “graphique” de l’information. Et la réponse, la même, inexorablement : bien sûr que non. Nous ne faisons qu’offrir un courant d’air frais et une régénérescence à une pratique qui existe depuis des lustres.

Pour preuve, ces cartes de la seconde moitié des années 30, qui démontrent comment, à cette époque, déjà, des firmes immobilières établissaient une cartographie discriminante (“redlining maps”) et comment cette pratique pourrait expliquer en grande partie la ségrégation résidentielle des grandes villes – ici aux États-Unis, à Philadelphie – mais l’idée est évidemment valable dans toutes les métropoles du monde.

Ciblée sur cette époque particulièrement critique, ce travail de cartographie discriminante déroule le spectre d’un racisme institutionnalisé : des zones à “prédomination” “italiennes”, “de couleur”, “juives” et des classes sociales (classées de “décadentes”, soit plus bas que les plus bas, jusqu’aux “classes les plus hautes”). Et la finalité, unique : cerner les quartiers “indésirables” afin de diriger les populations vers des bassins d’habitation qui “conviennent” à leur “groupe”.

Un bon gros pétage en règle du concept moderne de mixité sociale, poussé à l’extrême par ces Etats-Unis ségrégationnistes d’avant-guerre, puisqu’on découvre à travers ces cartes discriminantes qu’elles étaient accompagnées d’une autre “merveilleuse” pratique pleine d’humanité : note ton voisinage. Des “travailleurs” à “prédominance italienne” avec une “infiltration” de “nègres” : classe D. Les bailleurs et propriétaires s’y retrouveront pour éviter que les “nègres” en question puissent acheter leur maison, ou alors ailleurs.

Soyons sport

Une fois n’est pas coutume – et pour sauter du coq à l’âne – il nous est impossible de passer sous silence deux visualisations de données ayant trait au sport. Parce qu’elles le valent bien.

La première application est une version nettement améliorée (mais sans doute avec des moyens financiers très différents) de ce qu’Owni avait réalisé l’an dernier avec Eurosport autour du mercato de football. Cette année, une idée très semblable accompagne l’Euro2012 de l’UEFA : traquer le bruit généré sur Twitter par l’ensemble des joueurs participants à la compétition, une idée développée par la société Intactile Design avec l’aide de la technologie de Syllabs, une start-up française spécialisée dans l’analyse sémantique sur le web.

Aspect “social” couplé avec une grosse boîte à data (Opta, leader sur le marché), donne un résultat final (pour qui aime le foot, s’entend) qui s’appelle Stats n’Tweets et qui est plutôt convaincant : au moins l’application est-elle divertissante, ce qui est sans doute son objectif principal.

La seconde application cause basket US (NBA) mais elle joue, pour sa part, plutôt dans la Ligue des Champions de la data. Le méfait a été commis – pour changer – par trois journalistes de données du New York Times et l’analyse réalisée par un professeur… de géographie.

Le concept : démontrer grâce à un traitement de cartographie calorimétrique dans quelle zones du terrain les équipes finalistes de la NBA et leurs joueurs vedettes sont les plus dangeureux. C’est propre, c’est intelligent, c’est abordable aux profanes, c’est jQuery + CSS : c’est tout ce qu’on aime.

Effet papillon

Nous refermons cette veille hebdomadaire grâce à une vidéo dénichée par Eric Scherer, qui est “une infographie animée japonaise réalisée à partir de données publiques et illustrant l’activité sismique mondiale en 2011”. Le mois de mars au Japon se passe de commentaires.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Excellente data-semaine à tous !

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Les data en forme http://owni.fr/2012/05/29/les-data-en-forme-episode32/ http://owni.fr/2012/05/29/les-data-en-forme-episode32/#comments Tue, 29 May 2012 17:11:38 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=111696 Owni, à lire et à partager.]]> A priori, le premier lien de notre veille hebdomadaire ne mange pas de pain numérique, ne pulvérise aucune rétine, n’estomaque pas le lecteur en mal d’awesomeness. Mais il est rudement pratique. Grand merci donc à Arthur Charpentier – plus connu (mais sans doute pas assez) via son blog Freakonometrics – et à Ewen Gallic, un jeune Rennais étudiant à Montréal (c’est dire s’il patauge dans le bon Open Data) qu’il relaie cette semaine. Ce précieux jeu de données [en] (“dataset” dans la langue de Simon Rogers) est des plus utiles pour les data-journalistes que nous sommes, puisqu’il rassemble en un fichier CSV de 24 Mo les coordonnées GPS des 36 000 communes françaises (API Google Maps et GeoHack) et la population de ces communes entre 1975 et 2010 (Insee et travail d’estimation de population personnel par rapport aux données de l’Insee pour prendre en compte les fusions et/ou les scissions de communes durant ces 35 ans). Avis aux amateurs, donc !

Puisqu’on est lancés sur la démographie, relevons également cette semaine “l’augmentation” – six ans après – d’un travail de journalisme de (base de) données effectué par Amitabh Chandra de l’université de Harvard, et initialement publié par le New York Times en 2006 sous la forme un peu austère d’un tableau HTML : “Votre anniversaire est-il populaire ?” [en], basé sur le nombre de bébés étasuniens nés entre 1973 et 1999, où l’on apprend que le 16 septembre est la date la plus courante pour la naissance des petits américains. Ce boulot, un peu rustique, a été repris récemment par le data-journaliste de NPR Matts Stiles sous la forme d’une visualisation un peu plus sexy [en]. Visualisation statique toutefois, figée dans l’Illustrator, elle-même rapidement reprise par Andy Kriebel, spécialiste de #dataviz, qui lui a apporté un peu d’interactivité grâce à la célèbre plate-forme Tableau. Pour un résultat probant.

Mise-à-jour du 30 mai : Arthur Charpentier (décidément) nous indique fort justement que Freakonometrics a récemment pondu une version avec des données françaises [en] de “Which birth dates are most common”, qu’il en soit ici vivement adulé.

Mamma Mia

Autre œil mouillé jeté sur l’humanité, c’est celui du dieu vivant de la visualisation de données, David McCandless, qui nous pond (avec sa glorieuse équipe) en ce joli mois de mai (où les feuilles volent au vent si jolie mignonne) une infographie sobrement intitulée “Les meufs règnent-elles ?” – ou : l’équilibre des genres sur les réseaux sociaux. On y constate de prime abord, grâce au travail de recherche effectué par Dan Hampson et avec l’aide additionnelle de Piero Zagami et Tatjana Dubovina à la palette, que les filles sont plus présentes que les mecs sur Facebook, Twitter, Instagram ou Pinterest – pour ne citer que les plus connus – tandis que l’inverse s’applique sur Spotify, Google+, Flickr ou YouTube. Et qu’en tout, c’est presque 100 millions d’utilisatrices supplémentaires chaque mois qui se connectent sur les réseaux sociaux, et qu’elles sont davantage dans une logique d’échange que de consommation. Mais c’est une interprétation personnelle, chacun pourra jouer avec la source pour se faire la sienne.

Petite entreprise ne connait pas la crise

Le commerce en magasin ne faiblit pas en Italie malgré la morosité ambiante… grâce, notamment, aux étrangers hors-UE, pistés par l’exploitant de magasins “duty-free” Global Blue, qui a dressé la liste des pays les plus actifs chez nos voisins et en a pondu une jolie infographie [it] pour illustrer tout ça. À la vérité, ce ne sont ni le sujet ni les données qui auront attiré notre attention, mais bien la mise en forme, originale et bien léchée. À vérifier en mettant tout ça en plein écran.

Dans le vent

On reste dans la visualisation de données et dans les teintes de bleu(s) avec un vrai travail basé sur l’Open Data et notamment aux données récoltées de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) via le portail data.gov. Ici, John Nelson – spécialiste en expérience utilisateur dans le civil – a catégorisé des données pistant les tornades selon leur positionnement sur l’échelle de Fujita, réglant ainsi l’intensité des traces les indiquant sur la carte en proportion de leur puissance au sol. Un histogramme indique également le nombre de victimes sous la forme d’une frise chronologique. Seul petit regret : le projet aurait été parfait s’il avait été un peu interactif. On se contentera donc de ce magnifique rendu.

Dans l’eau

Quand on est attentif aux questions posées par la gestion et l’utilisation de l’eau (comme le sont certainement la majorité des lecteurs, déjà sensibilisés sur Owni par le projet du Prix de l’eau), on étudiera sans doute avec plaisir cette nouvelle infographie repérée via Flowingdata : “Quelles nations consomment le plus d’eau ?” [en]. C’est à partir de données extraites par Arjen Hoekstra et Mesfin Mekonnen de l’université de Twente (Pays-Bas) que Jen Christiansen, directrice artistique et illustratrice au Scientific American Magazine a créé cette visualisation colorée qui met en exergue que si la population abondante est le premier facteur de variation de consommation de l’eau, une agriculture inefficace et une utilisation excessive de cette ressource naturelle pour la production de nourriture (30% de l’empreinte de l’eau aux États-Unis est issu de la consommation de viande) est également fatale.

Réflexions

Pour nos lecteurs anglophones, restent trois billets sur lesquels nous mettons le doigt – et que nous aurons sans doute bientôt l’occasion d’évoquer plus longuement :

Bien sûr, pour certains, ce ne sera jamais du journalisme. Et quelle importance ? Pendant qu’ils disserterons sur les définitions, nous autres on se mettra simplement au boulot.

Une bonne data-semaine à tou(te)s !

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Les data en forme http://owni.fr/2012/04/17/les-data-en-forme-episode28/ http://owni.fr/2012/04/17/les-data-en-forme-episode28/#comments Tue, 17 Apr 2012 08:55:55 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=106173 OWNI cette semaine, carbonisez-vous un peu les yeux sur les cartographies puis partagez les doutes de nos confrères de la presse britannique avant d'explorer les fonds sous-marins et les encoignures des web-séries... Les data en forme, c'est le rendez-vous hebdo du data-journalism.]]> Une cartographie, des données sur les émissions de CO2, un titre plutôt bateau : The Carbon Map n’avait a priori pas grand chose pour attirer notre attention. Mais nous aurions eu tort de passer notre chemin : créée à l’occasion du concours de la Banque mondiale “Apps for climate”, ce projet concilie visualisation limpide et traitement en profondeur du sujet – et ce n’est pas si fréquent.

The Carbon Map utilise la technique de l’anamorphose qui modifie les frontières et donc le poids des pays selon son classement sur un indicateur précis. Indicateurs justement nombreux : la question du changement climatique peut être ici étudiée d’un bout à l’autre de la chaîne, en permettant à l”internaute de consulter non seulement les données relatives à l’extraction, la consommation, les émissions de CO2 mais aussi celles liées à l’historique et aux réserves de fuel ou à la situation globale du pays – facteurs également importants des bouleversements écologiques – : surface, population, richesse, pauvreté, populations en situation de risques écologiques, etc.

L’application permet de visualiser un pays en particulier, qui devient grisé, et dont les données spécifiques s’affichent en bas de la carte.

The Carbon Map est menée par Duncan Clark et Robin Houston, formant à eux deux le projet KILN dont cette cartographie est la première réalisation : “Kiln combine des compétences issues du journalisme, du développement web, de l’analysée de données, de l’immersion dans les sujets et du design graphique afin de présenter le savoir et les idées d’une manière claire, fascinante et interactive.” Une telle profession de foi ne peut qu’inciter à les garder à l’oeil…

Les métadata de Wikipédia

Restons dans la cartographie. Les frontières de celles-ci sont immobiles mais elle se colore joliment en apportant des informations pertinentes sur l’une des plus importantes sources d’information : Wikipédia, qui se targuait en novembre 2009 d’atteindre les 320 millions de visiteurs par mois – selon sa propre page Wikipédia.

Cette réalisation, “Mapping Wikipédia” géolocalise, au moyen de points de couleurs sur fond noir, les articles produits pour Wikipédia selon différents critères : nombre d’auteurs, compte de mots, densité, langue, date de création, nombre d’images, nombres de liens, longueur de la section, éditions anonymes.

Les doutes du Guardian

Sur cette question du choix des couleurs pour les cartographies, le Guardian s’est beaucoup interrogé, comme l’explique Simon Rogers dans un article du 13 avril. Pour la carte de la pauvreté en Grande-Bretagne, ils ont choisi le code des feux tricolores – vert signifiait bon, rouge mauvais – ; avant de réaliser que ce code n’était peut-être pas interprété de la même façon par tout le monde. En est né un débat sur Twitter, que l’article de Simon Rogers nous restitue via un Storify intitulé “Creating a map together”.

C’est une des raisons pour lesquelles Paule d’Atha est amoureuse du Guardian : du journalisme qui ne se pose pas comme un dogme mais comme une expérience permanente, que chacun peut améliorer ; une modestie pareille, forcément, ça nous émeut.

Souhaitons la même démarche au nouvel Open Data blog du site italien Il Sole.

Où vivent les Laurence Parisot ?

On pourrait croire à un papier peint un peu bizarre. En fait, il s’agit d’une application interactive qui déconstruit bien des clichés. Produite par CNN en association avec Oméga, cette réalisation intitulée “Leading Women” (en lien avec le programme du même nom proposé par la chaîne) se base sur des données de l’International Labour Organization et répond à la question “où vivent les femmes chefs d’entreprises ?” par trois tableaux : le nombre de femmes dans la population en âge de travailler “working-age population” ; le nombre de femmes qui sont leur propre patron “female entrepreneurs” ; pourcentage de femmes de la population en âge de travailler qui est son propre patron “% of female entrepreneurs”.

Les résultats présentés sont plutôt surprenants : en France, seul 1,65 % des femmes en âge de travailler sont à la tête de leur entreprise, ce qui place notre pays au 44e rang, loin derrière la Thaïlande (18,64 % des femmes), la Bolivie (14,19 %) ou la Colombie (12,4 %).

Des web séries bien rangées

Avec cette infographie interactive, le collectif Orange fait d’une pierre deux coups : aider à qualifier les multiples web séries qui ont fait leur apparition sur la toile ces dernières années en les positionnant sur un double axe (comédie/drame – fantastique/réaliste) et en leur attribuant un code couleur tranches de vie, critique sociale, thriller) mais aussi permettre de les découvrir en insérant des extraits d’épisodes au clic des bulles.

Plongée dans les profondeurs

Un peu d’humour pour terminer : le site xkcfd a réalisé une infographie dont le but est de montrer la profondeur à laquelle fore la compagnie pétrolière Deepwater Horizons. Pour mieux mesurer les distances, elle met en scène des éléments de comparaison : la profondeur du loch Ness, celle où a échoué le Titanic. On vous laisse chercher où se cachent David Bowie et Freddy Mercury…

En vous souhaitant une bonne data-semaine /-)


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Voir la mauvaise Corée http://owni.fr/2012/04/16/cartographier-la-mauvaise-coree-du-nord/ http://owni.fr/2012/04/16/cartographier-la-mauvaise-coree-du-nord/#comments Mon, 16 Apr 2012 15:07:32 +0000 Pierre Alonso http://owni.fr/?p=105998

Extrait d'une image satellite du camp de Yoduk. © 2011, DigitalGlobe, Inc

Officiellement, les camps où sont enfermés les prisonniers politiques nord-coréens n’existent pas. Le régime rejette le terme “prisonnier politique” en guise de réponse. Vus de l’espace pourtant, des camps ont pu être identifiés par des organisations de défense des droits humains, Amnesty International en partenariat avec l’American Association for the Advancement of Science (AAAS).

Six camps ont été localisés grâce à des images satellites à ce jour. Six camps disséminés sur le territoire de Corée du Nord, principalement dans le Nord. Les associations ont recoupé avec les témoignages de survivants, graciés ou échappés. L’un d’eux est en France pour la première fois cette semaine.

Contrôle révolutionnaire

Kim Tae-Jin a été libéré du camp de Yodok il y a 20 ans. Il est resté quatre ans dans la section dite de contrôle révolutionnaire, dédiée aux peines inférieures à 10 ans. Dans les sections de contrôle total, les prisonniers sortent les pieds devant ou s’en s’échappent. Ils y purgent des peines à perpétuité. Aujourd’hui, Kim Tae-Jin milite au sein de l’ONG Free the NK Gulag pour que le régime nord-coréen reconnaisse l’existence de ces camps et pour qu’il les ferme.

Les chercheurs de l’AAAS se sont inspirés d’une précédente étude, rédigée par le Comité américain pour les droits humains en Corée du Nord (HRNK), explique Susan Wolfinbarger, responsable du programme. En 2003, l’organisation avait identifié sept camps en Corée du Nord à partir d’images satellites haute-résolution fournies par les satellites QuickBird de la société Digital Globe et IKONOS de Space Imagine Corporation.

Les images étaient ensuite présentées à des survivants. De la confrontation émerge une carte. La méthode est un exemple de “Participatory-GIS” (ou système d’information géographique participatif en français). L’AAAS a suivi la même méthode. Susan Wolfinbarger détaille :

Amnesty nous a demandé d’analyser les localisations et AAAS a obtenu et observé les images, certaines étant inédites. Étonnamment, nous avions quelques images nouvelles de ces camps.

Elles ont été commandés à trois entreprises d’imagerie, deux américaines (DigitalGlobe et GeoEye) et une israélienne (ImageSat). Les satellites utilisés ont des résolutions allant de 0,50m pour le satellite World-View 2 de DigitalGlobe à 0,82m pour IKONOS de GeoEye.

Esclavage

Depuis l’espace apparaissent des camps étendus sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Selon l’association Free The NK Gulag, le camp de Yoduk s’étend sur 20 km en largeur et 35 en longueur, le tout divisé entre les sections de contrôle révolutionnaire et de contrôle total. Au sol, Kim Tae-Jin a connu le travail forcé et les mauvais traitements. Amnesty dénonce des conditions “proches de l’esclavage”. Kim Tae-Jin se souvient :

Nous devions accomplir des tâches contre notre gré en suivant les ordres des gardiens. Et ce, même quand notre état physique ne nous le permettait pas. Les enfants ou les personnes âgées aussi devaient travailler. L’âge ne changeait rien à la rudesse des tâches. Il y avait beaucoup de familles en vertu du principe de culpabilité par association, beaucoup d’innocents.

La culpabilité par association. Le délit concentre les critiques des défenseurs des droits humains. En vertu de ce principe, toute personne dont un membre de la famille est arrêté peut être poursuivie. “Dans le camp, les familles vivaient ensemble dans des bâtiments séparés” raconte Kim Tae-Jin. “Aujourd’hui, ce n’est plus le cas”. Lui était avec les personnes seules, dans de grands dortoirs.

Les jours sont rythmés par le travail. Avant le lever du soleil, les prisonniers sont rassemblés, comptés et envoyés dans les champs, pour ceux qui ont des tâches agricoles.

Après quelques heures, on nous donnait un petit déjeuner : du maïs concassé, parfois du riz, parfois une soupe avec du chou. Les quantités étaient très faibles. Pour manger de la viande, il fallait attraper des rats, des grenouilles ou des serpents. C’était des moments de joie, mais il fallait pour ça déjouer la surveillance.

Kim Tae-Jin décrit un système de gardiens organisés, segmentant le camp en plusieurs sous-sections et les prisonniers en équipes. La culpabilité par association s’applique aussi à l’intérieur du camp. Lorsqu’un membre d’une équipe est pris en faute, l’ensemble de l’équipe est puni. La torture y était courante.

Dong-Hyuk Shin s’est échappé du camp de Gaechon en 2005. Il y a subit des tortures à plusieurs reprises, phalange coupée, brûlures, coups. D’autres survivants racontent des exécutions publiques, notamment à Yodok. Amnesty International estime que 200 000 prisonniers politiques sont aujourd’hui enfermés dans les camps de Corée du Nord.


Illustrations : images satellite © 2011, Digital Globe Inc. Portrait de Kim Tae-Jin, CC by-nd Pierre Alonso

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Les data en forme http://owni.fr/2012/04/10/les-data-en-forme-episode27/ http://owni.fr/2012/04/10/les-data-en-forme-episode27/#comments Tue, 10 Apr 2012 16:24:05 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=105343 Dans sa longue quête de la représentation du réel, le journaliste de données prend soin de s’accomoder des meilleurs compagnons pour réaliser son oeuvre. Sachant manier le code et la palette si possible. Cette semaine encore, nous vous livrons ce que nous avons trouvé de plus remarquable à l’égard de ces associations qui fleurissent, encore et encore, pour le plaisir de nos sens et de nos esprits. Et le printemps est là.

Prenez le studio de design et de technologie californien Stamen. Entre deux projets pour leurs clients ces gars-là sont passionnés de cartographie. Alliant leur plaisir à leurs compétences, les voici – inspirés par le projet “Bicycle Portraits” – à composer une magnifique interprétation artistique d’OpenStreetMap, couchant sur le célèbre service libre de cartes en ligne un effet aquarelle du meilleur effet. Evidemment, il serait trop simple que l’exercice ne consistât qu’à la juxtaposition d’une unique brique opaque sur la carte : le tout fonctionne à chaque niveau de zoom avec une juste répartition de la quantité de détails nécessaires à la bonne lisibilité du tout.

Dans quel état j’erre

Autre lubie cartographique et cartographiée sur la côte ouest, c’est celle d’Aaron Parecki. Pourvu d’une balise GPS durant trois ans, il dévoile aujourd’hui sa passion pour la géographie en exhibant une série de cartes en couleurs qui ont la particularité de ne calquer son travail sur aucune trame physique existante. Les images proviennent uniquement des données fournies par le GPS, sans l’appui d’aucune carte, et les différentes couleurs suggèrent juste sa vitesse de déplacement – la largeur des traits mettant évidemment en valeur la fréquence des parcours usant des mêmes routes.


Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cartographie radicale

Dans le genre association de gens barrés, ceux du “collectif” Radical Cartography se posent nettement en courtisans de la couronne. Pulsations de fanatiques de la simulation du réel – citant Baudrillard qui cite lui-même Borges dans leur profession de foi – cet objet non-identifié est une collection des meilleurs (?) exemples d’infographies et cartographies chatoyantes permettant de se figurer le monde tel qu’il est, à moins que ce ne soit tel qu’il a été, pourrait être ou devrait être. Ou aurait pu être. Ou serait susceptible de devenir. Bref, c’est à voir et à partager.


“An infographist is just a visual journalist.”

Pour vous donner une idée, le prochain “workshop” de SwissInfographics à Genève s’intitule “comment le storytelling peut optimiser le potentiel narratif d’une infographie”. Ce sera tout juste un mois après l’inauguration par cette plate-forme suisse de recherche de l’exposition “Voir c’est croire“, dédiée à l’évolution du design informationnel depuis les hiéroglyphes égyptiens jusqu’aux dernières applications numériques. Autrement dit, on rigole bien dans le bassin franco-valdo-genevois dès qu’il faut causer design. D’ailleurs, si vous n’avez pas le temps d’aller voir l’expo (qui se tient jusqu’au mois d’août), vous irez sûrement lire l’entretien de Michael Stoll, grand collectionneur d’infographies, qui à la question rhétorique “Mais il n’y a plus aucun journal qui mette des infographies sur sa une” répond simplement : “Et bien, c’est pour cela que les médias vivent des moments si difficiles”. Hop.


Cliquer ici pour voir la vidéo.

Restons dans l’infographie, et prenons un peu de hauteur et de légèreté, grâce à deux illustrations particulièrement réussies cette semaine.

La première, Technology timeline (commanditaire : AT&T), est une frise chronologique permettant de comparer les objets de (science) fiction avec les objets de la réalité tels qu’ils ont été “inventés” plusieurs années après leur propulsion dans la littérature et/ou au cinéma. Entre le vidéophone de Métropolis (1926) et son succédané matériel apparaissant 80 années plus tard (Skype, 2006), ou les scanners corporels de Total Recall (1990) ou ceux pullulant dans nos aéroports depuis 2009, cette infographie fait ce qu’on lui dit de faire : elle informe et divertit.

Seconde bonne idée, c’est l’initiative de Channel 4 de dévoiler très différemment sa structure organisationnelle “chiante” en y rajoutant une histoire et de la couleur : “Infographic Turns Boring Corporate Workflow Into Buzzing Metropolis” accueille les nouveaux collaborateurs de la chaîne de télé anglaise et leur évite l’absurde succession de documents internes rébarbatifs, de présentations assomantes de la stratégie du groupe ou encore l’essentiel organigramme représentant l’armée mexicaine se trouvant au-dessus du nouvel arrivant. Idée plaisante qui tente d’humaniser un peu les ressources humaines.

Traque aux bonus

On ne fermera pas la marche de cette 27e chronique hebdomadaire sans évoquer quelques nouvelles initiatives Open Data en Europe : celle du Tyrol (Autriche), qui contient à ce jour une douzaine de jeux de données, notamment sur la thématique environnementale – on dira que l’intention prévaut. Celle de la ville de Bologne (Italie), dont le portail est beaucoup mieux conçu – au moins demande-t-il son avis aux citoyens de passage, même si les formulaires sont un peu rustiques. En France, on aura aussi noté l’arrivée très discrète du Mans (Sarthe), qui ouvre une partie des données publiques à travers une simple page du site de la ville et non par le biais d’un site dédié. Plutôt de la bonne volonté là aussi malgré tout (hormis la présence du format PDF et l’affichage un poil rude) avec la licence ODbL. Enfin, le tourisme en Provence a officiellement son portail (difficile d’échapper à son excellent service de presse), qui encourage la création d’applications liées au… tourisme en Provence grâce à la libération de jeux de données aussi fous que le CSV des restaurants de la région. Avis aux codeurs amoureux du sud.

Et en parlant de sud… nous vous souhaitons une excellente semaine ensoleillée à l’écoute de Stephen Malinowski et du Véritomètre OWNI/i>TELE :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/01/30/les-data-en-forme-episode-18/ http://owni.fr/2012/01/30/les-data-en-forme-episode-18/#comments Mon, 30 Jan 2012 14:44:46 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=96480 La démarche du designer Kevin Quealy est parfaite. Before, During and After [en] raconte par le menu le processus de fabrication d’une “data-carte” par deux journalistes du New York Times pour la version papier du quotidien. Du brouillon d’Alicia DeSantis au premier jet dans le logiciel R jusqu’aux tests de mise en forme itératifs avec un graphiste : merci à lui pour le partage, révélateur des dessous d’un mode de collaboration (journalistes, designers, datalovers) qui est également un peu le quotidien à OWNI :)

Pression sur la RATP

Autre magnifique découverte de la semaine pondue par Matthew Somerville, Live train map for the London Underground [en] fera pâlir d’effroi et d’envie tout gourou de R&D et autres précheurs de l’ouverture des données à la RATP. Basée sur l’API des Transports Londoniens [en], cette carte interactive permet tout simplement de visualiser en temps réel l’emplacement de toutes les rames de métro et d’anticiper leur arrivée à la station de son choix. C’est simple, brillant, efficace, et ce n’est pas le premier coup d’essai du citoyen Matthew, déjà impliqué dans de célèbres projets data tels que They Work For You [en] (pendant britannique de notre excellent NosDéputés.fr), Fix My Street (voirie participative) ou le Live Train Map à l’échelle du pays.

Matthew est par ailleurs développeur au sein de l’équipe Travel Time Maps [en], qui est un projet qui devrait donner des idées à nos amis de Locomote/Isokron. Le principe est simple et le résultat probant : générer des cartes isotemporelles et faire du business en vendant ces visualisations au secteur de l’immobilier, du tourisme ou au service public. La génération de ces cartes est automatisée et accessible à chacun — dès lors que vous fournissez le code postal de la commune qui figurera au centre du territoire, le temps de transport maximum à représenter, l’heure de départ ou d’arrivée souhaitée et que vous êtes prêt à débourser de 15 à 25 livres par carte.

Chaleur

Au registre des innovations dans le domaine du tourisme, Sightseeing Heatmaps [en] n’est pas pris au dépourvu. Ce mashup interactif de Panoramio et de Foursquare permet de se représenter joliment la popularité des points les plus appréciés de la planète grâce à un procédé de colorisation de la carte par “zones de chaleur” – plus la zone s’approche du jaune et plus grand est le nombre de photos géotaguées sur le célèbre service de Google.

Géo et débats

Au registre des choses à voir cette semaine, l’application (en HTML5, chouette) Eurozone crisis: How the figures stack up [en] mérite le détour. Pas uniquement parce que cette cartographie dessine une Europe géographiquement dénuée de grosses bévues (avec CNN, voyez-vous, le LOL est toujours possible), pas non plus parce qu’elle fait partie d’un dossier “Spécial Davos” dont on se tape un peu, mais parce qu’elle est juste sobre et informative comme on aime. Visualisation du taux de chômage, du taux de chômage des jeunes, du PIB, de la croissance, de la dette en pourcentage du PIB – tout ceci en carte ou en graphique. C’est du propre (plein écran).

Un doute m’habite

Pour terminer avec la cartodata cette semaine, difficile de passer à côté de London’s Twitter Island. Joyeux condensé de plusieurs technologies (Twitter API avec ArcMap, 3DMax, Lumion) au service de la représentation de la donnée, cette vidéo provient de l’imagination fertile du Centre d’Analyse Spatiale Avancée intégré au University College de Londres. Imaginée par Fabian Neuhaus à partir des data récoltées par Steven Gray, cette île virtuelle au troublant potentiel phallique représenterait la ville de Londres déformée selon la proportion d’utilisateurs de Twitter postant des messages du même endroit. Pas certain de l’intérêt de l’expérience, mais ne décourageons pas les esprits vifs et curieux qui tentent d’améliorer science et art d’un même trait fougueux.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Drague et drop

Enfin, alors que la campagne présidentielle en France bat son plein, nous avons été séduits par la grande simplicité de l’application The presidential puzzle [en] du désormais inévitable “dataist” finlandais Jenn Finnas. Le principe est clair comme le cristal : jouer à déplacer des cubes de 50 000 voix appartenant aux candidats malheureux du 1er tour en direction des deux finalistes afin d’anticiper (deviner ?) dans quelle mesure les reports de voix permettront à l’un ou l’autre de remplacer la populaire présidente Tarja Halonen le 5 février prochain.

Une excellente semaine data à tous :)


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