OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Sarkozy attaque Internet http://owni.fr/2012/01/31/app-sarko-a-la-conquete-des-internets/ http://owni.fr/2012/01/31/app-sarko-a-la-conquete-des-internets/#comments Tue, 31 Jan 2012 08:44:26 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=96551 “Vous avez changé le monde.” Nicolas Sarkozy tend la main au peuple d’Internet. Nous sommes en mai 2011, à l’occasion de l’e-G8. Perdu en terre indigène, le président part en conquête. Sur cette île hostile à civiliser, il s’entoure. Les conseillers se placent. Internet est un enjeu politique, il devient objet de convoitises. Affole d’abord le comté de la Culture, qui craint de voir ses ressources dilapidées dans ce nouveau monde. Cette caste capte immédiatement l’oreille du chef de l’État. C’est le temps des grands travaux. Il faut au moins une Haute autorité. Ce sera Hadopi. Les autochtones n’ont pas été faciles à mater, mais l’institution qui contrôle la diffusion des oeuvres sur Internet n’en a pas moins été fondée. Son instigateur, Olivier Henrard, conseiller Culture à Élysée, veille sur le trésor de ses landes du haut de son Palais.

Ce butin protégé, le Château s’est mis à écouter les plaintes du peuple des dunes de l’Industrie. Délaissé un temps, ce territoire s’est progressivement révélé prodigue ; le Président attentif lui a donné un cénacle, le Conseil national du numérique (CNN), qui l’informe des desiderata des colons du numérique. Émissaire de choix, Jean-Baptiste Descroix-Vernier a oeuvré dans l’ombre à son instauration. Et n’a pas hésité à protéger le Prince des malandrins sévissant sur le réseau. Au Palais, un jeune pèlerin a pris du galon. De webmaster élyséen, Nicolas Princen est monté en grade : il est depuis mars 2011 “conseiller technique”, officieusement rattaché aux problématiques propres au Net. Il vient combler le vide laissé par Frank Supplisson, conseiller technique NTIC évacué de l’Elysée en avril 2008, qui sévit aujourd’hui sous l’étendard du ministre de l’Industrie Eric Besson. Sorti des tiroirs de Bercy pour atterrir dans le giron élyséen, le CNN est à la fois piloté par Nicolas Princen et le cabinet Besson. A l’Elysée le symbole, à l’Industrie la besogne.

La peuplade industrielle a eu son totem. Mais ce don n’est pas un désaveu du Comté de la Culture. Loin d’être laissées en friche, ses exploitations sont cajolées. En cette fin de mandat, Nicolas Sarkozy en a même appelé à une “collaboration judiciaire et policière active entre États” pour mieux les protéger. C’est dire.

La fin du quinquennat numérique approchant, d’autres lieutenants se font le relais politique de cette bienveillance culturo-sarkozyste. Sur les Plages du Parti, Franck Riester assure la diffusion de la bonne parole. Secrétaire national de l’UMP en charge de la communication, rapporteur en son temps des lois Hadopi, il gère les affaires culturelles. Et tente de se glisser dans le costume du Monsieur Net au parti majoritaire. Une place disputée par une autre responsable UMP, plus discrète, Laure de la Raudière. Secrétaire nationale en charge cette fois du numérique, l’ingénieur télécom tente de se faire une place au soleil, à grand renfort de rapports (sur la neutralité des réseaux, sur le très haut débit) et d’expertise. Mais le sérieux ne fait pas tout et la garde Culturelle du Palais dispose encore d’une place de choix à la droite du grand Manitou.

Sur cet isolat, où chacun tente de s’attirer les bonnes grâces du Château, le bon peuple du réseau  se fait rarement entendre. Au renouvellement du bail présidentiel de lui donner un porte-voix.

Et aux internautes de préparer le débarquement pour se réapproprier leur lande.


L’Elysée à la conquête du Net, une histoire à retrouver en détail dans l’ebook Partis en ligne, qui présente les stratégies numériques de Nicolas Sarkozy, de l’UMP et du Parti Socialiste.

Disponible également sur Amazon, et l’iBookstore.


Design de l’application par François Prosper et Karen Bastien [WeDoData] pour OWNI.FR
Contenu éditorial par Andréa Fradin, Guillaume Ledit et Olivier Tesquet
Couverture de Une à partir des travaux de François Prosper et remixée par la team design d’Owni

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Partis… en quelques lignes http://owni.fr/2012/01/16/partis-en-ligne-bonnes-feuilles-ump-elysee-ps/ http://owni.fr/2012/01/16/partis-en-ligne-bonnes-feuilles-ump-elysee-ps/#comments Mon, 16 Jan 2012 16:34:36 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=94134

Partis en ligne, sorti cette semaine chez OWNI Éditions analyse les rapports qu’entretiennent l’Élysée, le Parti Socialiste et l’UMP avec Internet. Il est le fruit de six mois d’enquête par deux journalistes d’OWNI, Andréa Fradin et Guillaume Ledit. A l’aube de la campagne, ils font le point sur le positionnement et les stratégies des deux principaux partis de la vie politique française. Livre numérique, il fera l’objet d’une mise à jour au cours de la campagne, afin notamment d’analyser ce qui se met en place du côté des autres candidats.

Cet ouvrage est aujourd’hui en ligne sur notre boutique au prix de 4,49€, et au format PDF (le format ePub sera disponible d’ici la fin de la semaine).

Les bonnes feuilles de Partis en ligne

Ci-dessous un extrait issu de la dernière partie de Partis en ligne, intitulé “Présidentielle.com”, qui analyse les stratégies de communication sur les réseaux du PS et de l’UMP :

La machinerie UMP

C’est à un véritable Panzer auquel on a affaire au siège du parti majoritaire, rue de la Boétie à Paris. Terminées les initiatives maladroites et coûteuses. On prône l’ouverture et on vise l’efficacité. Du changement donc, notamment depuis l’arrivée de Jean-François Copé à la tête de l’organisation, il y a un peu plus d’un an. Son équipe a notamment mis fin à l’incroyable aventure des “Créateurs de Possibles”. Ce réseau social ouvert à tous était le “projet phare de la stratégie de modernisation du mouvement populaire”, selon les mots de l’ancien secrétaire général Xavier Bertrand. Portée par le président des Jeunes populaires Benjamin Lancar, cette plate-forme sur laquelle chacun pouvait proposer des “possibles”, propositions d’actions ou de réformes, est l’un des échecs les plus retentissants de ces dernières années en termes de communication politique. Développé par l’agence Isobar et ayant coûté la bagatelle de plus d’un million d’euros, le site ferme à peine plus d’un an après son lancement, avec moins de 15 000 inscrits. Un échec qui aurait pu être évité. À l’heure des réseaux sociaux de masse, créer un site complémentaire n’était pas pertinent : les électeurs potentiels sont sur Facebook, ou Twitter.

Le fameux lipdub des jeunes UMP peut également s’analyser comme le symptôme d’une communication sur Internet pour le moins pataude. La vidéo, pleine de clichés et emprunte de ridicule, faisait chanter en playback ministres et jeunes militants.

Des initiatives à oublier, donc. Pierre Chassat, directeur adjoint à la communication du parti, en convient : il s’est retrouvé avec “un terrain web un peu dévasté”. Sous les ordres de Jean-François Copé, qui presse afin que le numérique prenne une place importante en 2017, il réorganise l’équipe web de l’UMP. Son secrétaire général en a d’ailleurs fait une priorité, mécontent qu’il était de ne pouvoir accéder à tous les sites du parti (notamment les “Créateurs de Possibles”) sur son iPad. Un mouvement qui accompagne le virage geek friendly entamé sur le fond par la majorité. [...]

Pour la campagne, les équipes du parti majoritaire sont en ordre de bataille. Le vocabulaire est guerrier. L’idée est d’“être en ordre de marche pour que le moment venu on n’ait plus qu’à appuyer sur le bouton”. Jean-François Copé aurait d’ores et déjà décrété la “mobilisation générale”, nécessaire afin “d’être en ordre de bataille pour aller au combat”. Et la machinerie est en place. En interne, une équipe d’une dizaine de personnes est chargée de mettre en œuvre la stratégie du parti sur les réseaux. [...]

La grande différence avec le camp d’en face se situe dans le recours à une agence de communication. Après appel d’offres, c’est Emakina, “agence de marketing qui comprend, maîtrise et catalyse l’ensemble des points de contacts entre une marque et ses clients”, comme le précise son site Internet, qui remporte le marché. Dirigée par Manuel Diaz, 30 ans, l’entreprise met à disposition une équipe de 15 personnes travaillant à plein-temps sur la campagne de l’UMP. Veille, communication de crise, animation des réseaux et développement des plates-formes (notamment le site Internet), l’agence travaille main dans la main avec les équipes du parti. Ce dernier est considéré comme un “client un peu spécial”. Selon Manuel Diaz, l’appel à son entreprise est un “choix courageux”, “signe d’une compréhension d’Internet par l’UMP”. “Je vois chez mon client la volonté de reconnaître cette culture, de reconnaître ce qui s’est passé et de le prendre en compte fondamentalement”, nous dit-il. Selon le patron d’agence, choisir de travailler pour l’UMP est “un engagement démocratique et républicain”. Pour l’honorer, la stratégie mise en place sera organisée autour des contenus, puisque “le contenu est roi” et que “sans contenu, il est impossible d’activer la com’”. Une “com’” qui visera à convaincre et mobiliser ceux que Manuel Diaz nomme “les néo-militants”, “qui s’intéressent ponctuellement, à une partie du programme”. Pour y parvenir il a fallu remettre à plat l’ensemble d’une stratégie maladroite : “tout le contraire de ce qui a déjà été fait par le passé”, selon le patron de l’agence. [...]

Si cette machinerie UMP/Emakina est en place, la question du positionnement et de l’influence de l’Elysée reste en suspend. Le candidat non déclaré n’hésitera pas à réserver quelques surprises aux équipes censées participer à sa réélection. Et quand on connaît les liens tendus entre Jean-François Copé et le Président de la République, la question de l’articulation entre l’Élysée, les équipes de l’UMP et celles d’Emakina se pose.
Pierre Chassat l’affirme, il n’y a “aucun hiatus entre l’Élysée et l’UMP. L’objectif est d’être au service du candidat. On est à 200 % derrière le candidat”.


Partis en ligne, une enquête signée Andréa Fradin et Guillaume Ledit sur la campagne numérique de l’UMP et du PS.


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En 2012 Internet vire à droite http://owni.fr/2011/11/07/ump-ps-internet-elysee-sarkozy-numerique-2012-presidentielle/ http://owni.fr/2011/11/07/ump-ps-internet-elysee-sarkozy-numerique-2012-presidentielle/#comments Mon, 07 Nov 2011 07:22:07 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=85296 Nicolas Sarkozy veut célébrer Internet. Pour fêter ça, OWNI publiera début décembre un livre numérique sur les préparatifs de la campagne numérique.






Vincent Feltesse, chargé du numérique dans l’équipe de François Hollande, le reconnaît sans trop de problème : sur Internet, le programme du candidat socialiste à l’élection présidentielle, est bien ”a minima”, comme l’évoquait OWNI il y a deux semaines. Mais ”Ce que vous reprochez dans un article récent est valable pour bien d’autres choses que le numérique”, ajoute-t-il. Manque de temps ? Peu vendeur ? Ou simple désintérêt pour le web ? Le PS est à la ramasse sur Internet, face à une UMP en ordre de bataille pour 2012.

Il va falloir faire le reste

Côté PS, jusqu’à la nomination de François Hollande, le temps n’était pas à l’affaire. La stratégie était ailleurs : ”à la différence de Martine Aubry, il a choisi trois priorités, sans parler du reste. Il va falloir faire le reste”, nous explique un membre de l’équipe du candidat socialiste. Quitte à faire des boulettes, comme lors du rétropédalage laborieux sur le maintien d’Hadopi. Quitte aussi à perdre du temps.

Pas d’inquiétude dans les rangs du PS : la campagne ne prendra son rythme de croisière qu’en janvier, date à laquelle Nicolas Sarkozy, est censé – officiellement – sortir du bois. Les trois mois d’intervalle feront office de sas de décompression, après une primaire éreintante. Ils permettent aussi de recomposer les forces qui feront la campagne auprès de François Hollande : comment intégrer à l’équipe initiale les soutiens des rivaux d’hier ? Sur Internet aussi, l’attention du parti porte aujourd’hui sur le “qui ?” et non sur le “quoi”, même si Vincent Feltesse nous assure qu’il est ”en train de formaliser un programme”, structuré autour des thèmes du très haut débit, de l’économie numérique, de l’éducation et des libertés publiques et individuelles.

A en croire ce proche de François Hollande, le côté opérationnel lui, est pour le moment mis de côté. Aucun prestataire ne serait sur les rangs pour gérer la stratégie en ligne du candidat socialiste et l’éventualité d’un nouveau site pour 2012 reste à l’étude. Du côté de Solferino, des petites mains expliquent que la question est discutée en off, mais toujours pas tranchée. C’est d’ailleurs l’enthousiasme de ces abeilles ouvrières qui pourrait bien faire pencher la balance numérique en faveur du PS, en bousculant les faibles ambitions de François Hollande. Face à une équipe web hollandiste aux contours incertains au-delà de la seule personne de Vincent Feltesse, et dont l’unique fait d’arme est une application envoyant des messages automatisés à partir des comptes Twitter de militants, le siège du PS compte une dizaine de salariés dédiés au web. Jeunes, motivés et qui trépignent d’impatience à l’idée de proposer de nouvelles applications ou des sites innovants. Un bouillonnement qui devra faire rempart à une machine UMP dopée, et déjà en marche.

L’UMP réécrit l’e-Histoire

Dix personnes en interne, une quinzaine à plein temps du côté d’Emakina, boîte qui chapeaute la stratégie marketing en ligne du parti majoritaire, en relation permanente via Skype, sans oublier des modules de formation à Internet pour militants et élus chaque semaine en région… A droite, les rouages sont massifs, imbriqués et tournent pour que Nicolas Sarkozy, une fois déclaré, ”n’ait plus qu’à appuyer sur le bouton”, y compris sur Internet. Misant sur la réactivité, l’équipe de Baptiste Roynette, responsable du web à l’UMP, met en application les idées soufflées par Emakina : infographies sous licence Creative Commons diffusées sur Twitter, programme ouvert aux commentaires sur le site du parti, montage de vidéos courtes démontant l’adversaire socialiste. Sans oublier une plate-forme de veille qui prévoit différents “plans de réactions” en cas de crise, envoi de SMS inclus. Des initiatives se voulant geek-friendly, qui cherchent à rompre avec l’image anti-Internet de l’UMP. “On essaie de montrer tous les jours que notre sensibilité est forte sur les sujets du numérique”, nous explique le directeur adjoint de la communication du parti, Pierre Chassat, qui reconnaît que l’UMP ”avait du retard”.

Sur Internet, la communication est au mea culpa et à la transparence. Sur le fond, on mise sur l’expertise : une convention numérique scindée en deux événements réunissant des observateurs du réseau, un programme en 45 points (dont OWNI avait réalisé un comparatif : “Digitale Martine vs Télématique Sarkozy” ), une secrétaire au numérique politiquement peu clivante, Laure de La Raudière, dont les compétences sont reconnues dans le secteur. Dans la forme, le discours est au fair-play : en interne comme chez Emakina, on dit récuser les ”petites phrases”, la ”guéguerre”, pour ”privilégier le fond”. Et on accuse l’opposition ”d’agressivité, voire de méchanceté”. Les clichés sont retournés, l’e-Histoire réécrite.

L’épiphanie numérique de Nicolas Sarkozy

L’affaire entre Internet et la majorité ? A en croire les membres de l’UMP, elle débute en avril dernier, à l’occasion de l’établissement du Conseil National du Numérique (CNN) par Nicolas Sarkozy, et de la grand messe organisée à Paris, l’e-G8, en amont de la réunion des huit grands de ce monde. Loppsi ? Hadopi ? L’”Internet civilisé” ? Le temps des premiers accrochages est oublié. Du moins c’est ce dont l’UMP veut se convaincre, en essayant d’emporter l’opinion publique avec elle. Hors discours officiel néanmoins, on reconnaît la difficulté de se défaire de ce ”chewing-gum qui colle aux pieds de l’UMP” que demeure Hadopi. Une institution qui tente aujourd’hui de survivre à 2012 et qui représente à elle seule le fossé qui s’est creusé, au fil des années, entre Internet et la majorité. Pour le combler, et rogner la frange d’électeurs qui se situe sur l’autre bord, le parti de Nicolas Sarkozy devra assurer que ses lanternes numériques ne sont pas des vessies clientélistes.

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Une stratégie à laquelle le résident du Château semble vouloir se plier : vendredi dernier, lors d’un long déjeuner avec les membres du CNN, il déclarait sa volonté d’organiser des ”journées du numériques”, la semaine du 5 décembre, pendant laquelle il devrait prononcer plusieurs discours sur le seul sujet d’Internet. Nicolas Sarkozy en pleine e-épiphanie ? C’est en janvier, quand il gardera certains éléments du programme bâti par l’UMP, pour en écarter d’autre, que la révélation numérique du Président prendra corps : purement pragmatique ou étrangement très geek.


Retrouvez dès début décembre une enquête signée Andréa Fradin et Guillaume Ledit sur la campagne numérique de l’UMP et du PS.


Illustration CC FlickR: Scott Beale / Laughing Squid

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L’Élysée fête Internet http://owni.fr/2011/10/28/elysee-fete-internet-nicolas-sarkozy/ http://owni.fr/2011/10/28/elysee-fete-internet-nicolas-sarkozy/#comments Fri, 28 Oct 2011 16:52:12 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=84937 null

Organiser des “journées du numérique” : tel est le souhait du Président de la République. Une volonté qui devrait s’actualiser très prochainement, dès début décembre.

Le Conseil National du Numérique (CNN) , reçu ce midi à l’Élysée, aurait été associé à l’organisation de l’événement. A l’orée de la campagne, et alors que sa candidature n’a toujours pas été rendue officielle, Nicolas Sarkozy consolide son positionnement sur la thématique numérique.

“Une montée en compétences très claire”

A en croire certains convives du Château, le Président serait “monté en compétences sur le sujet”. “Il y avait une évolution par rapport à ces propos des derniers mois”, nous a confié un premier invité, quand un second remarquait que son discours “était plus construit” que lors de leur première rencontre, en avril dernier.

Au menu, compétitivité et économie numérique : “l’enjeu est vraiment que la France ait sa place dans l’économie d’Internet, a commenté un participant au sortir du déjeuner.

Sur les questions de droits d’auteur, Nicolas Sarkozy ne se serait pas montré aussi offensif que lors de l’e-G8, se disant ouvert à la discussion. Quant à Hadopi, il aurait répété que c’est une solution imparfaite, prête à être remplacée par une alternative plus efficace.

La sécurité du réseau n’aurait pas été abordée ; l’open data, en revanche, serait au cœur d’une intervention du Président lors des journées du numériques : “il a compris que la transparence était inéluctable sur Internet”, commentait un des membres du CNN.

Internet : un placement électoral ?

La séquence a de quoi surprendre : organisé au lendemain de la réunion sur la crise européenne à Bruxelles, le déjeuner a duré près de deux heures, pendant lesquelles Internet aurait eu toute l’attention d’un Nicolas Sarkozy visiblement fatigué mais détendu. Outre les anecdotes personnelles – Nicolas et Carla seraient des fans invétérés des séries Borgia et Breaking Bad -, le Président a manifesté son intention de devenir l’homme fort du numérique.

Internet deviendrait-il un enjeu électoral pour le non-prononcé-mais-très-probable candidat de l’UMP à l’élection présidentielle ? La manœuvre en a tout l’air et vient rejoindre le positionnement du parti majoritaire, très présent, dernièrement, sur les questions numériques.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


A lire aussi :

- “L’UMP travestie en geek”
- “L’Élysée drague le numérique”
- “Digitale Martine vs Télématique Sarkozy”

Illustration Cc FlickR: Scott Beale / Laughing Squid

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Djouhri contre Péan le match de la rentrée http://owni.fr/2011/06/21/djouhri-contre-pean-le-match-de-la-rentree-dcri-elysee/ http://owni.fr/2011/06/21/djouhri-contre-pean-le-match-de-la-rentree-dcri-elysee/#comments Tue, 21 Jun 2011 13:55:20 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=71182 Un livre en cours d’écriture préoccupe les pontes de la DCRI, les services de sécurité français. Le prochain document d’enquête de Pierre Péan racontera les relations complexes entre les éminences grises de l’UMP et l’homme d’affaires Alexandre Djouhri. À paraître chez Fayard à l’automne prochain, l’ouvrage promet de tout dire des services rendus par ce négociant de haut vol au passé sulfureux. Et de son entregent au sein des cercles élyséens.

En 2007, peu après la présidentielle, Alexandre Djouhri nous avait confié sa sympathie pour Nicolas Sarkozy, qu’il affirmait avoir rencontré. Cette période correspond au transfert d’une partie de ses activités à Londres, avec la création d’une société dénommée Adenergy. Mais selon les procès-verbaux de cette entreprise, que nous avons obtenus, les activités d’Adenergy seraient en sommeil depuis 2010.

Selon le site IntelligenceOnline (sur abonnement), la société aurait été utilisée pour préparer des accords industriels avec la Russie. Sur le papier, la trajectoire d’Alexandre Djouhri a de quoi éveiller la curiosité. Entre les années troubles et la période faste au contact du gotha de la finance, sa route a croisé celle de quelques policiers de renom, de la crim’ ou des services de renseignement. Tels l’ex commissaire Charles Pellegrini ou l’ancien agent des RG François Casanova. Selon une enquête fouillée parue dans Libération, sa première apparition dans un fichier de police remonterait à 1981, pour une attaque à main armée (il avait alors 22 ans).

Plus tard, un rapport de la Brigade criminelle du 21 août 1989, dont nous avons obtenu une copie, le cite abondamment dans une affaire de règlement de compte, où il est présenté comme la cible d’un tueur à gage. Dans ce document, les flics de la crim’ écrivent que le comédien Alain Delon aurait passé un contrat pour faire éliminer Djouhri – une hypothèse jamais étayée. A contrario, à la même époque, une visite chez un proche d’Alexandre Djouhri aurait permis aux policiers de découvrir des plans très détaillés d’une propriété du comédien. L’affaire en serait restée là, en tout cas dans les archives de la justice.

Depuis 1989, la police aurait pu l’oublier. Pourtant, entre l’adulescence agitée d’Alexandre Djouhri et sa réussite dans les affaires, ce sont bien des fonctionnaires de la Direction générale de la police nationale (DGPN) qui tracent comme un fil conducteur.

Bernard Squarcini, actuel directeur de la DCRI et serviteur fidèle de Nicolas Sarkozy, a rédigé en décembre 2005 une sorte de lettre de moralité au profit d’Alexandre Djouhri. Un geste gratuit ou une contrepartie ? Et contre quels services ? Rendus à qui ? À la République ou l’UMP ? De nos jours, à 52 ans, Alexandre Djouhri vit dans le très chic quartier de la rue de l’Athénée à Genève et gère un carnet d’adresse prestigieux. Tandis qu’à Levallois, au quartier général de la DCRI, Bernard Squarcini, s’intéresse au livre de Pierre Péan. Avec une pointe d’anxiété. Rien de plus. L’approche d’un changement de pouvoir, ça vous rend le subalterne fébrile.

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La Secopex contre l’Élysée, tout contre http://owni.fr/2011/05/23/la-secopex-contre-lelysee-tout-contre/ http://owni.fr/2011/05/23/la-secopex-contre-lelysee-tout-contre/#comments Mon, 23 May 2011 17:44:49 +0000 Olivier Tesquet & Pierre Alonso http://owni.fr/?p=64170 La Secopex, société militaire privée, impliquée dans un accrochage en Libye, avait été en relation avec l’Elysée dès 2008. Son fondateur, mort à Benghazi il y a deux semaines, avait été reçu par une conseillère technique de la présidence de la République, pour présenter un projet de sécurisation des ambassades. Par sa société.

Abattu à Benghazi, fief des rebelles libyens, dans la nuit du 11 au 12 mai, Pierre Marziali a emporté de nombreux secrets avec lui. Même les conditions de la mort du fondateur et directeur de la Secopex restent troubles. Pour l’instant, la version relayée dans les médias évoque un incident à un check-point avec des policiers qui aurait mal tourné.

La Secopex est la seule société française à revendiquer ouvertement l’appellation de société militaire privée (SMP). Les autres? Elles préfèrent se considérer comme des “sociétés privées de sécurité ou de sûreté”, une appellation également préconisée par le Secrétariat général de la Défense et de la sécurite nationale (SGDSN). Sur le modèle des SMP anglo-saxonnes, la Secopex a proposé ses services à l’État français, et a été reçue à l’Élysée, comme le montrent des documents obtenus par OWNI.

Dans un mail envoyé le 21 janvier 2008, Pierre Marziali évoque “l’externalisation de la sécurité d’une ambassade [...] comme évoqué lors de notre réunion du 7 janvier”. Ce message est adressé à Cécile Fontaine, conseillère technique du président de la République, chargée de la Défense, des finances publiques et de la réforme de l’État, le courrier est accompagné d’un court document récapitulatif.

Au palais de l’Élysée nous avons contacté Cécile Fontaine, qui n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet:

Aucun commentaire à faire là-dessus.

“Elaboré par un groupe de travail multidisciplinaire composé d’anciens hauts fonctionnaires de la Défense et de l’Intérieur”, le projet de Marziali prévoit la protection des ambassades et des consulats, ainsi que des établissements culturels, scientifiques et d’enseignement français à l’étranger. L’objectif? “Assurer une aussi bonne sécurité à moindre coût”, un argument d’économie auquel est sensible le gouvernement. C’est la moëlle de sa révision générale des politiques publiques (RGPP), qui vise à resserrer les cordons de la bourse.

Sur ce postulat, la Secopex proposait de réaliser une étude et de la mettre en oeuvre à titre d’expérimentation “sur une représentation [diplomatique]“ avant d’être “étendue à d’autres implantations diplomatiques”. L’opération devait être testée dans deux pays, “dont un de l’Union européenne”.

L’entretien à l’Elysée avait été arrangé par Charles Cova, député RPR/UMP de Seine-et-Marne entre 1993 et 2007, mis en copie dans le mail. S’il confirme son intervention, l’ancien vice-président de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale affirme avoir rompu toutes relations avec le directeur de la Secopex depuis:

Un ami général qui avait eu Marziali sous ses ordres me l’avait recommandé. J’ai adressé un courrier à Madame Fontaine pour qu’elle le reçoive.

L’échec somalien

Pour autant, cette tentative de séduction de la Secopex auprès de l’Élysée n’est pas le seul rapprochement de l’entreprise avec les autorités françaises. Quelques mois plus tard, la société de Pierre Marziali avait procédé à un intense lobbying pour obtenir le soutien de l’État dans un contrat avec le gouvernement somalien. Au mois de mai 2008, l’ancien parachutiste du 3e RPIMa s’était même affiché aux côtés du président Abdullahi Yusuf Ahmed, dans l’espoir d’obtenir un juteux contrat de sécurisation des côtes. En jeu, la protection des centaines de navires qui croisent quotidiennement dans le golfe d’Aden et sont victimes d’actes de piraterie.

Mais la Secopex n’a jamais obtenu gain de cause, ne parvenant à arracher qu’une déclaration d’intention qui ne sera pas honorée. Un échec que Pierre Marziali impute aux autorités françaises, à qui il reproche un soutien défaillant. En 2009, dans un numéro de la revue militaire Marine, il règle quelques comptes:

Malgré de multiples relances du dossier, dans un contexte où la France assumait la Présidence de l’Union Européenne, nos appels ont été vains alors que nous avions identifié, à travers de nombreux documents officiels plus de 400 millions d’euros de lignes budgétaires disponibles. [...] Tout cela illustre également un manque de courage, de clairvoyance propre à certains grands commis de l’État, sclérosés dans leur fauteuil et ne voulant surtout pas bousculer l’ordre établi au risque d’être mal perçus.

Mercredi 18 mai, la commission Défense de l’Assemblée nationale devait se réunir et mener des auditions en vue de la publication d’un rapport d’information sur les sociétés militaires privées à la fin de l’année. Pierre Marziali était attendu. Il n’est jamais venu.


Crédits photo: Flickr CC The U.S. Army

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Mort de Ben Laden : l’étrange communication de l’Élysée http://owni.fr/2011/05/02/mort-ben-laden-etrange-communication-elysee/ http://owni.fr/2011/05/02/mort-ben-laden-etrange-communication-elysee/#comments Mon, 02 May 2011 14:07:09 +0000 Erwann Gaucher http://owni.fr/?p=60544

Pour les victimes du 11 septembre 2001, justice est faite.

Un dialogue tiré du dernier western des frères Cohen ? Une réplique d’un film de Charles Bronson ? Non : un message laissé sur le compte Twitter officiel de l’Élysée ce lundi 2 mai un peu avant 9 heures, à propos de la mort de Ben Laden.

Que s’est-il donc passé ? Le community manager de l’Élysée se serait-il lâché ? Au service communication de la présidence, se dirait-on que sur Twitter on peut oublier la réserve habituelle de la communication officielle dans laquelle, généralement, on ne prêche pas la loi du talion ?

Même pas puisque si l’on regarde de plus près le site de l’Élysée, on se rend compte que cette phrase se retrouve dans le communiqué officiel mis en ligne :

Une étonnante conception de la justice

Serais-je donc le seul choqué lorsque je lis que la présidence de la République estime que la mort de Ben Laden permet d’affirmer que « Justice est faite » ? La conception de la justice dans un pays qui s’apprête à célébrer le 30ème anniversaire de l’abolition de la peine de mort (le 9 octobre prochain) aurait-elle évolué à ce point ?

A moins, me souffle-t-on ici ou là, qu’il ne s’agisse que d’une maladresse commise en voulant traduire les propos d’Obama ? C’est effectivement ce qui semble s’être passé, Obama ayant effectivement bien prononcé ces paroles – qui m’ont de prime abord échappé – dans son discours d’hier soir. (Au temps pour moi, et merci à ceux qui m’ont corrigé)

Malgré tout, le fond de mon billet ne change pas, et je reste très surpris de retrouver ces mots dans la réaction officielle de l’Élysée. Surtout lorsque je lis, ailleurs dans le discours d’Obama ces autres mots :

Et finalement, la semaine dernière, j’ai déterminé que nous avions suffisamment de renseignements pour agir, et ai autorisé une opération destinée à capturer Oussama Ben Laden et à le présenter devant la justice

Finalement, c’est donc le président américain, pays ayant été la victime du 11 septembre et dont plusieurs États appliquent toujours la peine de mort, qui appelait à traduire Ben Laden en justice. Pendant ce temps, en France, l’Élysée se contentait donc pour sa part d’estimer que « Justice est faite ». Non en traduisant les mots du président américain, non pas en les commentant, mais en donnant en ces quelques simples et terribles mots, son avis.

C’est tout, et c’est déjà beaucoup.


Article initialement publié sur le blog de Erwann gaucher Cross Media Consulting

Photo flickr CC Jostwinz


Retrouvez notre dossier :

L’image de Une en CC pour OWNI par Marion Boucharlat

Ben Laden dans les archives des services secrets par Guillaume Dasquié

Les 300 000 morts de la guerre contre le terrorisme par Jean Marc Manach

L’ami caché d’Islamabad par David Servenay

Photoshop l’a tuer par André Gunthert

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L’Élysée drague le numérique http://owni.fr/2011/04/27/cnn-une-utopie-seduisante/ http://owni.fr/2011/04/27/cnn-une-utopie-seduisante/#comments Wed, 27 Apr 2011 10:39:27 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=59286 Avertissement : contrairement aux Labs d’Hadopi, nous n’avons pas fait d’article en police de caractères Comic Sans MS sur le CNN : Nicolas Voisin, directeur de la publication d’OWNI, a en effet accepté d’y siéger. Il s’en explique dans “Hack the CNN”. La rédaction reste entièrement attachée à l’esprit d’indépendance qui la caractérise et tâchera, comme elle l’a toujours fait, de réaliser son travail dans une exigence de transparence et de rigueur. Bien à vous. /-)

Le dernier hybride politico-numérique est né ! Enfin presque, la gestation du CNN, acronyme aux accents anglophones pour “Conseil National du numérique”, arrive tout juste à terme, son officialisation devant s’opérer ce jour, à l’Élysée, aux alentours de midi.

Sur Internet, les commentateurs n’ont évidemment pas attendu le Palais pour se livrer à une inspection en règle du futur comité, dont la liste, comptant -pour le moment- 18 personnalités du réseau français, a déjà été détaillée sur de nombreux sites. Parmi elles, avant tout des “entreprenautes” (comprenez par là des gens qui sont et entrepreneurs, et sur Internet) tel le trio de “business angels” Marc Simoncini (Meetic), Xavier Niel (Free, entre autres) ou Gilles Babinet (le format musical MXP4) , des opérateurs (la brochette SFR, Orange, Bouygues, Free étant a priori présente) et des éditeurs de logiciels (Avanquest, Cegid).

La liste présentée par PCINpact le 23 avril dernier

”Afficher et assumer” l’orientation économique

L’orientation est donc particulièrement industrielle, tant dans la sélection du casting que dans les thèmes qui semblent se profiler. Lors d’un petit-déjeuner à l’Élysée il y a cinq jours, durant lequel Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec les candidats pressentis à la nomination au CNN, il semblerait que les discussions aient été dominées par des sujets exclusivement économiques. Face aux tentatives de certains d’aborder le concept de neutralité du net, le président aurait ainsi opposé un “connais pas” malheureux, quelques jours après la publication d’un rapport sur le sujet, notamment mené par la député Laure de la Raudière, également Secrétaire nationale en charge des nouveaux médias et du numérique au sein de l’UMP…

On nous reproche que le CNN soit trop industriel. Moi à l’inverse je valorise que cela soit axé entrepreneurs.

Pour Gilles Babinet, l’axe économique est intéressant dans la mesure où “jusque là, le niveau auquel les politiques ont placé Internet en France est lamentable.”

Tous ne sont pas aussi enthousiastes. Laure de la Raudière, dont la présence au sein du comité a également été évoquée, estime ainsi qu’en l’état, ”la liste dessine finalement davantage un conseil national de l’économie numérique.”

Ce n’est pas forcément une mauvaise idée en soi. Faire de la France un leader de l’économie numérique est une bonne chose. Mais il faut l’afficher et l’assumer.

La solution préconisée par certains est l’adoption du titre de “Conseil national de l’économie numérique” : une façon de ne pas avancer masqué et de coller à une représentativité finalement tronquée.

”Dès qu’on parle de quatre opérateurs, forcément, ça fait peur”

Mais plus que la cohorte des “anges du business”, c’est bien la présence des quatre gros opérateurs qui pose problème. ”Forcément, concède Laure de la Raudière, ça fait peur.” Pierre Kosciusko-Morizet, dont la réflexion a servi de socle à la constitution du CNN, regrette la sur-représentativité de ces grands groupes :

On leur donne bien trop de poids, ce qui n’est pas nécessaire. Il s’agit de très grosses sociétés, avec d’importants moyens de lobbying et un poids considérable dans le numérique.

Ce nouveau comité serait ainsi un porte-voix supplémentaire accordé à ces géants français des telco. Surprenant quand on sait que Nicolas Sarkozy soutenait le discours inverse dans le cas des majors, qui n’ont pas été conviées à la fête. “Ils ont déjà [mon] oreille” aurait il ainsi déclaré lors du brunch élyséen.

“Il est important de s’assurer que les autres membres sauront dire “non” s’ils essayent d’orienter le débat”, reprend PKM. Eviter que les telco ne phagocytent -encore?- cette instance de réflexion, tel est l’objectif que semble devoir se fixer les autres membres du CNN. ”Et ce n’est pas toujours évident quand on est une start-up et que l’on veut un certain trafic. Il est toujours valorisant de se voir en home d’Orange”, observe PKM.

Adieu monsieur l’internaute ?

Pour le président de PriceMinister, cette crainte est doublée d’un deuxième regret : celle de ne voir figurer aucun représentant des consommateurs au sein du CNN, ce qui avait pourtant été suggéré par le document de travail. S’il concède que les utilisateurs seront éventuellement consultés, ce qui fera ”peut-être l’affaire”, PKM prévient :

Il faut absolument écouter les consommateurs car ce sont eux les utilisateurs. Ils ne sont pas seulement des empêcheurs de tourner en rond.

Pour Nicolas Sarkozy pourtant, leur absence ne tient qu’à un argument, que les principaux intéressés sauront apprécier : ”c’est pour éviter que cela tourne à la foire d’empoigne.”

Une vision “caricaturale voire insultante” selon Edouard Barreiro, chargé de mission sur les technologies de l’information à l’UFC-Que Choisir :

C’est ridicule ! L’UFC est pourtant constructive sur les questions du numérique ! Preuve en est que les opérateurs nous suivent souvent sur certains sujets ! Ici, on ne pourra rien dire. Nous ou d’autres, comme la Quadrature du Net. On va nous consulter, nous écouter bien poliment, mais au final, le CNN tirera seul les conclusions. Et ce ne sera pas la première fois.

La Quadrature a d’ailleurs aussi pris ses distances avec le CNN, son porte-parole Jérémie Zimmermann dénonçant hier sur Twitter son manque de légitimité et parlant ce jour d’un véritable “écran de fumée”.

Même son de cloche courroucé du côté du Spiil, qui représente la presse en ligne, et qui ”regrette que ne figure parmi eux aucun représentant des organisations professionnelles reconnues, ni des citoyens utilisateurs du numérique et aucun élu de la nation”, taclant au passage le directeur de la publication d’OWNI, Nicolas Voisin, unique caution médiatique du conseil des sages.

”On est en train de créer un e-Medef”, alerte Edouard Barreiro. Et de poursuivre : ”toutes les orientations prises jusqu’alors décrédibilisent le CNN, avant même sa constitution”. Et l’économiste de regretter, comme d’autres, la disparition fin 2010 du Forum des droits sur Internet, chargé, déjà, de réfléchir aux problématiques du numérique, et au sein duquel on retrouvait de nombreux membres de la société civile.

Hacker de l’intérieur

Quel intérêt alors, à une énième instance de réflexion sur Internet ? Pour certains, c’est l’occasion de défendre une vision du réseau préservé au sein d’une institution reconnue et voulue par l’État. Quelques-uns d’entre eux n’ont pas hésité par le passé à s’élever contre les options prises par le pouvoir, sur le cas emblématique d’Hadopi notamment : Nicolas Voisin, Jean-Baptiste Descroix-Vernier et, en filigrane, Xavier Niel… Mais si la perspective d’un “hack de l’intérieur” est séduisante, peut-on réellement donner de la voix dans le giron de l’Élysée ? Plus encore, le CNN n’est-il pas la caution numérique de Nicolas Sarkozy à l’approche de 2012 ?

Pierre Kosciusko-Morizet modère le propos :

Si Nicolas Sarkozy dit qu’Hadopi et Loppsi auraient été gérées différemment en présence du CNN, et si c’est sa conviction profonde, c’est une excellente nouvelle. S’il pense que le CNN est un outil de campagne, alors je pense qu’il se trompe et que des gens suffisamment indépendants qui y siègent éviteront cela.

Même discours du côté de Gilles Babinet, qui croit “en les gens autour de la table”. “Des personnes de qualité, ajoute-il, prêtes à hurler si les choses ne se font pas.” L’entrepreneur, tout comme Nicolas Voisin, se dit déjà prêt à quitter le CNN si des décisions de l’Executif à contre-courant des idées défendues par le comité venaient à être adoptées.

En attendant, Nicolas Sarkozy aurait invité les membres du CNN à grossir leurs rangs, afin d’obtenir une instance “horizontale”, dont le fonctionnement s’éloignerait de celui d’un ministère à l’Économie numérique -particulièrement critiqué par le chef de l’État. Les noms de parlementaires, comme Laure de la Raudière évoquée plus haut et le sénateur UMP Bruno Retailleau circuleraient, ainsi que ceux de personnalités du monde de la culture, jusque-là évincé du conseil. Son président, dont le choix devait initialement échoir à Nicolas Sarkozy, sera finalement élu par les représentants du CNN, dont le nombre ne devrait pas excéder 25. Un chiffre bien trop important selon PKM, qui alarme sur le risque d’inefficacité de l’institution :

C’est dommage, ça dilue la responsabilité de chacun et ça va être très difficile que tout le monde soit présent à chaque réunion. Or il faut y assister, il faut y consacrer du temps. Plus il y a du monde, plus il sera difficile que l’instance soit prise au sérieux.

Note : le titre nous a gentiment été soufflé par Muriel Marland Militello, dans son papier sur la neutralité des réseaux, qualifiée donc “d’utopie séduisante”. Une expression qui a généré une vague mémique tout à fait hilarante.

Lire les autres articles de notre dossier :

Hack the CNN /-)

Pour un Internet “neutre et universel”

Illustration Flickr Attribution jonny2love

Une Marion Boucharlat à partir de Alex No Logo, téléchargez-la /-)

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http://owni.fr/2011/04/27/cnn-une-utopie-seduisante/feed/ 24
Le petit DSK illustré http://owni.fr/2011/03/30/le-petit-dsk-illustre/ http://owni.fr/2011/03/30/le-petit-dsk-illustre/#comments Wed, 30 Mar 2011 06:30:50 +0000 Antoine Mairé http://owni.fr/?p=53991 Les hommes politiques ne sont pas que des stakhanovistes en costume deux pièces, ce sont avant tout des hommes. Il y a deux semaines sur Canal+, on nous a raconté la vie de l’un d’entre eux, et pas n’importe lequel : un chef d’Etat sans Etat. Non content de figurer en tête de tous les sondages (63% d’opinions favorables33% d’intentions de vote), Dominique Strauss-Kahn est donc quelqu’un de charmant, marié à une femme idéale. Au bout de ces 50 minutes réalisées par Nicolas Escoulan et intitulées “Un an avec DSK”, il ne fait aucun doute que cet homme de 61 ans, animé par une force politique à la dimension internationale, est celui que toute la France attend. Et quel dommage, avec le recul, que le retentissement médiatique du film ait été couvert par quelque menu tsunami, catastrophe nucléaire et autre Marine Le Pen.

N’ayant pas le droit, en raison de sa position de directeur du FMI, de commenter la vie politique française ni d’annoncer sa candidature à la présidentielle, ni d’ailleurs de divulguer les tractations économiques avec les pays en difficulté, à quoi sert ce documentaire ? Oui cher lecteur, tu as pensé très fort “à rien” et tu as tort. Il nous est offert une profession de foi politique. La vérité nue, qui ne sort pas de la bouche d’une secrétaire, mais de l’extrême concentration avec laquelle DSK et ses comparses affichent leur désir d’accomplir une mission auprès des Français.

Si le film dit peu de son avenir, il n’en pense pas moins et montre un homme en campagne prêt pour la future présidentielle. Cela ne fait aucun doute d’après ses conseillers en communication : “Il correspond au portrait robot du candidat idéal”, et

à partir du moment où la France aura besoin de lui, DSK répondra présent.

Ces 50 minutes sont la boite noire d’un avion prêt à atterrir en 2012. On peut sans peine y déceler l’ADN du programme du futur candidat DSK. Revoyons les images, car il y a comme un goût de primaire dans l’air.

Un argumentaire sans faille

Pour aller au bout d’une campagne présidentielle (et nul doute qu’il y parviendra), il faut compter sur une vigueur martiale au débat. Ce documentaire permet de donner un aperçu de ses talents d’orateur. Et quoi de mieux que de procéder à l’analogie pour destabiliser ses concurrents? D’autant plus si on l’accompagne d’un léger silence satisfait. Le silence après une petite phrase de DSK, c’est encore du DSK. Pizza, école, thermomètre, tout est bon dans la comparaison.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un débatteur dur à cuire

Il y a des chances que la scène des tournedos entre au panthéon du documentaire politique. Cet instant à la célébrité déjà éprouvée est le révélateur de l’envie d’en découdre de DSK. Pour en analyser les contours, donnons la plume à un habitué du savant mélange entre politique et entrecôte, le chroniqueur de RTL et Canal+ Jean-Michel Aphatie : “Non mais regardez un peu cette cuisson, c’est quand même incroyable ! Alors je me demandais si par hasard, présentement, et contexeutuellement parlant, monsieur Dominique Strausseukahn ne réduisait pas à néant sa viande au même titre que ses futurs adversaires. Ce quartier de barbaque qui se retourne sur lui-même, n’est-il pas Eric Besson ? Cet assemblage de nerfs mis sous le silence du grill, c’est Nicolas Sarkozy évidemment. Et là regardez un peu, c’est incommensurablement affolant, comme il tient ce tournedos déprimé, plissé, martyrisé, au bout de sa fourchette, embroché tel le premier François Fillon venu.”

Merci Jean-Michel, mais ne nous attardons pas sur cette scène, après tout, “la vie privée, c’est la vie privée, il ne faut pas l’étaler“.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Du Franc-parler

Ce repas de “monsieur tout le monde” comme le précise amoureusement le commentaire est néanmoins le témoin évident de la proximité de DSK avec les Français. Ce poste au FMI a fait de lui un aigle qui s’élève au dessus du monde à mesure qu’il s’éloigne de la terre.  En laissant entrer les caméras chez lui, DSK sait redevenir l’oisillon auprès de qui les Français aiment batifoler. Ainsi parle-t-il comme le commun des habitants de son Sarcelles chéri:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un homme bien entouré

Connait-on vraiment la tâche d’un directeur du FMI ? Nicolas Escoulan nous fait entrer par la plus grande porte du bâtiment : celle du parking. Plongée ensuite dans A la maison blanche version économie mondiale, au centre des plus grandes décisions de ce monde. Tant pis si la caméra s’éloigne au moment des négociations, ou semble s’extasier de se trouver auprès d’une personnalité aussi importante, elle se rattrape en exerçant un regard critique sur la fonction autant que sur les décisions de DSK. Voici donc un montage de ces moments qui savent prendre un peu de recul, pour qu’enfin, au cours de ce film, se dégage une voix contradictoire [NDLR : la vidéo fonctionne bien]:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le sens pratique

Il était important de montrer à quel point DSK maitrise les petits trucs de grand-mère ; à quel point lui connait le prix d’une baguette de pain ou d’un ticket de métro, certes, à Washington, mais il sait tout ça. C’est un homme du peuple oui monsieur. Une minute et dix secondes du film sont consacrées à sa technique de repassage d’un costume. Le secret ? Faire couler l’eau chaude pendant une demi-heure. Ah ils rigolent moins les écolos, ces rebelles de pacotille, ces voleurs de voix au premier tour. Au diable avril 2002, déjà oubliées les européennes de 2009, regardez comme ce costume lisse est un pied de nez à leur absence de candidat.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Une carrure internationale

Au FMI, ses décisions se doivent d’être portées par un grand sens du jugement au moment de gérer les grandes questions de ce monde : “Combien la Zambie peut-elle emprunter ?” (20:57), “On a du nouveau sur la Grèce ?”(7:20), “Je dois reparler du multilibéralisme et blablabla ?” (25:37), “Mais qui a fait ce gateau ?” (11:54). De la même façon, sa clairvoyance lui permet de pointer les défaillances économiques de certains pays, et de l’analyser avec tact. Un vrai sens de la diplomatie qui a, certes, eu des échos peu cordiaux en Grèce

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un fédérateur de la gauche

Il ne sera pas ce président-omnipotent comme un certain futur prédécesseur. Lui au pouvoir, c’est la gauche (ou au fond à droite de la gauche) qui gouvernera. Voyez avec quel vigueur il joue au football, s’empare du ballon et se dépêche de faire la passe à ses petits camarades sud-africains. A toi le dossier du nucléaire, à moi les sans-papiers, à toi le mal-logement, à moi la libération des otages. Le gouvernement DSK sera France 98 ou ne sera pas. A la fin du film, DSK précise : “être de gauche, c’est de prendre la réalité, essayer de la corriger pour qu’elle soit plus juste. Il faut dépasser le possible, mais ne pas promettre l’impossible”. Etre un président de gauche, ce sera être un numéro 10 mais aussi savoir donner le bâton (libre à toi lecteur de terminer cette phrase).

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le goût du terrain

Une élection se gagne sur les marchés et dans les salles des fêtes. Tant de combats éloignés du 8ème arrondissement… Ces trois dernières années, DSK a parcouru 60 pays et 44 000 kilomètres. Il est logiquement rompu à l’asphalte d’une course à la présidence. Il a dans ses bagages d’homme de terrain un entrainement intensif mené auprès des troupes d’élite du FMI, cette agence pas comme les autres…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci donc à ce “Un an avec DSK” d’avoir porté ainsi aux nues un homme en proie à une décision majeure. Un travail de longue haleine. Un travail de salut public. Un travail journalistique ? De son côté, l’entourage de Dominique Strauss-Kahn, contacté par OWNI, se défend d’avoir exercé une quelconque influence sur le ton du reportage et a déclaré avoir découvert le film au moment de sa diffusion.

Crédit Photo FlickR CC : International Monetary Fund [cc-by-sa]

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http://owni.fr/2011/03/30/le-petit-dsk-illustre/feed/ 24
Ces photos de Sarkozy que l’Élysée voulait cacher http://owni.fr/2011/02/24/ces-photos-de-sarkozy-que-lelysee-voulait-cacher/ http://owni.fr/2011/02/24/ces-photos-de-sarkozy-que-lelysee-voulait-cacher/#comments Thu, 24 Feb 2011 15:32:11 +0000 Jean-Marc Manach et Paul Larrouturou http://owni.fr/?p=48150

Nota bene : placez la souris à droite ou à gauche
de la photo pour activer le diaporama


Je suis heureux d’être dans votre pays pour parler de l’avenir !
Nicolas Sarkozy

Dans la galerie photo consacrée, sur elysee.fr, à la visite officielle de Nicolas Sarkozy en Libye, en juillet 2007, on voit bien le président français serrer la main de Mouammar Kadhafi, puis signer un livre d’or.

Mais la photographie du petit mot écrit par Nicolas Sarkozy ne s’affiche pas dans le diaporama. Elle est pourtant bel et bien présente sur le site web de l’Élysée. Comme treize autres photographies, montrant à quel point Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak, l’ex-président dictateur de la République arabe d’Égypte, avaient pu faire “copain-copain” (voir, tout en haut, le diaporama que vous pouvez activer en plaçant la souris sur la photo) :

Entretien avec M. Mohamed Hosni MOUBARAK, Président de la République arabe d’Egypte, en août 2010

Point commun de toutes ces photos caviardées des diaporamas de l’Élysée, alors même qu’elles sont pourtant bel et bien hébergées sur leur site web : Nicolas Sarkozy y apparaît tout souriant, rayonnant, voire taquin, affectueux, rieur, la main sur le bras, l’épaule ou encore main dans la main, bras dessus bras dessous, avec le président dictateur déchu.

Autre particularité de ces photos : elles font toutes parties de diaporamas qui, datant pourtant de 2007, 2008, 2009 ou 2010, ont été modifiés le lundi 14 février 2011, entre 15 et 21h, soit le lundi suivant la fuite d’Hosni Moubarak, qui avait quitté précipitamment le Caire, et donc le pouvoir, le vendredi 11 février dans l’après-midi.

Censure ? Non : toilette…

Interrogé sur la disparition d’un certain nombre de photographies montrant Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy lors de la visite parisienne du gardien de la révolution lybienne à Paris, en décembre 2007, l’Élysée avait soutenu mordicus, dans les Inrocks, qu’elle n’avait procédé à aucune censure :

C’est totalement faux! Aucune photo de Kadhafi ou de qui que ce soit n’a jamais été enlevée du site de l’Élysée! C’est un mensonge. C’est une information fausse reprise sur Twitter.

OWNI, aidé en cela par une “Suprarédac” de journalistes sur Twitter, avait effectivement retrouvé les photographies de Kadhafi, toujours présentes sur le site de l’Élysée, mais cachées dans une galerie photo consacrée au sommet Union Européenne / Afrique à Lisbonne, qui s’était tenu juste avant la visite de Kadhafi à Paris.

Contacté par OWNI, l’Élysée nous fait aujourd’hui savoir que si le petit mot de Nicolas Sarkozy sur le livre d’or de Kadhafi a disparu de la galerie de son voyage en Libye, c’est probablement parce qu’il s’agissait d’un “message personnel” du président français à son homologue libyen qui, bien que photographié par les services de l’Élysée sous l’oeil de plusieurs journalistes et photographes, n’avait pas forcément vocation à être rendu public.

“Merci à OWNI, on les remet en ligne !”

La soudaine disparition, le 14 février dernier, des treize photographies montrant le président français et son homologue égyptien faisant “copain-copain” est d’un tout autre acabit. Comme l’atteste cette capture d’écran, elles étaient encore en ligne, le 12 février dernier, au lendemain de la fuite d’Hosni Moubarak :

Le 14, elles étaient prestement caviardées des diaporamas du site de l’Élysée. Sollicités à plusieurs reprises depuis mercredi soir, les services de l’Élysée n’ont pas été en mesure de répondre officiellement à nos questions.

Quelque peu embarrassé, un proche de l’Élysée, sous couvert d’anonymat, reconnaît néanmoins une “erreur“. Les services d’elysee.fr, qui nous ont demandé de leur faire suivre la liste des photographies caviardées, en ont d’ailleurs bien conscience, puisqu’ils les ont remis en ligne quelques heures plus tard :

Je sais, et tout le monde sait dans mon équipe, qu’on ne supprime pas des photos sur le Net. Il n’y a aucune volonté d’effacer les traces, on n’est pas suffisamment débile pour penser qu’on peut supprimer des photos, et si on avait vraiment eu l’intention de les supprimer, on aurait peut-être été meilleur.

Et merci à OWNI, on les remet en ligne.

Enième exemple d’”effet Streisand”

Ce n’est pas la première fois que les communicants du gouvernement se font prendre la main dans le sac à tenter de caviarder leurs sites web. L’Élysée, le ministère de l’intérieur ou encore Yves Jégo, notamment, avaient ainsi déjà tenté, en vain, de censurer l’encyclopédie Wikipedia.

En janvier dernier, Rue89 avait par ailleurs révélé que l’ambassade de Tunisie avait effacé de son site web une photo montrant Nicolas Sarkozy et Ben Ali se serrant la main, tout sourire :

Plus généralement, sur le Net, on parle d’effet Streisand pour qualifier de tels caviardages, généralement contre-productifs. En 2003, Barbara Streisand avait en effet tenté de censurer une photographie aérienne de l’une de ses propriétés en bord de mer, prise dans le cadre d’un reportage sur l’érosion du littoral. Résultat : la photographie fut dupliquée à l’envi.

Des dizaines d’autres exemples d’”effets Streisand” montrent que l’informatique laisse des traces, que l’internet n’oublie rien, et qu’il ne faut surtout pas tenter d’y censurer quoi que ce soit. Ce pour quoi, par exemple, Streisand.me a précisément été créé, afin de dupliquer les contenus censurés.

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